Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 154]

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NOTE SUR LE DOSAGE DU GRISOU

le tube tt et s'écoule en ss. On baisse alors la burette de manière que le ménisque de l'eau qu'elle contient vienne toucher l'orifice du tube tt, l'écoulement de l'eau dans le

tube entraîne une petite quantité de gaz qu'il est très facile de régler par l'enfoncement de la burette ; en répé-

tant cette opération plusieurs fois, on arrive très rapidement à faire évacuer l'excès de gaz et à obtenir exactement le volume cherché mesuré dans le plan de la surface libre. Il est toutefois nécessaire, pour que cet entraînement se fasse bien, que le diamètre intérieur du tube tt soit d'au moins 1inin,5 (son diamètre extérieur étant de

6 millimètres au plus) et que les coudes ne soient pas trop brusques, sinon la capillarité produit une grande résistance et paralyse le mouvement. Quand ce mesurage est terminé, le tube t t est plein d'eau ; on met r, à 45°, et An ouvrant r', on envoie dans la burette de l'air pur jusqu'au trait de la graduation de gauche correspondant à la limite d'inflammabilité 80, 81, 82. Ici l'exactitude absolue est moins importante que pour le mesurage du gaz et on peut, sans inconvénient, obtenir l'affleurement à 1 millième près. On laisse de nouveau le tube tt se remplir d'eau et on achève le remplissage avec l'air grisouteux.

Dans tous ces mesurages, il est essentiel d'attendre que l'eau se soit bien égouttée le long des parois, ce qui se fait d'ailleurs rapidement. On voit qu'avec la disposition de l'appareil et la manière dont se fait l'opération, les fuites qui peuvent exister aux robinets ou aux raccords, difficiles à éviter, (bien qu'on pourrait cependant avoir une rampe entièrement soudée) n'ont aucune influence sur l'exactitude des résultats. On soulève alors la burette au-dessus du tube tt, on la plonge un peu dans l'eau pour mettre le gaz sous une légère pression et on la ferme avec la tige y et la fermeture

PAR LES LIMITES D'INFLAMMABILITÉ.

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Il ne reste plus qu'a l'agiter doucement pour mélanger intimement les gaz et à essayer l'inflammation. Pour cela, on renverse la burette dans la main gauche ou bien dans les branches d'un support à pince ; on fait glisser rapidement avec le pouce en la soulevant légère-

ment la fermeture a, en même temps qu'on présente à l'entrée de la burette et sans pénétrer à plus de 1 centimètre un fragment de pierre ponce imbibé d'alcool et allumé à une veilleuse (*). J'ai trouvé que ce mode d'inflammation qui donne une flamme pâle est préférable à l'emploi d'une allumette dont la flamme est trop éclai-

rante. Il est bon aussi de se placer dans un endroit obscur ; une caisse peinte en noir à l'intérieur suffit. Toute cette opération est extrêmement simple et rapide et se fait sans toucher à l'eau. Seul l'allumage demande un peu d'habitude et un tour de main que l'on acquiert du reste assez rapidement. Avec un peu d'exercice, on arrive à faire aisément un dosage complet, comprenant quatre ou cinq essais en dix minutes. Je suppose, bien entendu, que la limite d'inflammabilité du gaz d'éclairage a été préalablement déterminée. Je me suis assuré que le contact du gaz d'éclairage et de l'eau dans le flacon A n'a aucun inconvénient ; après quatre heures, dans un essai que j'ai fait, la limite était restée la même. Après avoir employé une couche d'huile à la surface de l'eau, j'y ai renoncé. Pour se mettre à l'abri des perturbations dues à l'acide Carbonique, dont il serait difficile de tenir compte, il est

bon, quand les prises de gaz peuvent en contenir en proportion notable, de s'en débarrasser en les traitant au préalable par l'eau de chaux ou une lessive de potasse. (*) La limite est atteinte quand la flamme descend jusqu'au niveau de l'eau contenue dans l'éprouvette; on la détermine facilement à 1 millième près, en trois ou quatre essais espacés d'abord de 4 en 4,. puis de 2 en 2 millièmes.