Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 129]

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DE LA SCANDINAVIE.

ÉTUDE SUR LE SOULÈVEMENT LENT ACTUEL

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Toutefois, nous devons faire à ce sujet les réserves

tiellement marin, et ayant néanmoins comme habitat, la

suivantes 1° Il n'est pas absolument impossible que les espèces. considérées comme résiduelles, aient été importées accidentellement dans les lacs isolés de la mer, ou dans les golfes de Bothnie et de Finlande en passant par la Bal-

couche d'eau douce souterraine qui alimente le puits artésien de Passy, et par suite le lac du Bois de Bou-

tique ;

2°, Bien que les méduses, et surtout celles d'hydraires, soient généralement des animaux marins,'on en a trouvé quatre dans des eaux douces : Limnocodium Sowerbyi (8 millimètres de diamètre). découvert à Londres dans une serre chaude de Regent park, parmi des racines de Nymphéacées et de Pontédériacées (*), avec lesquelles il a probablement été importé Halmonises lacustris (2111m,5 de diamètre), découvert

par le docteur von Kennel dans une lagune de File de la Trinité Liemocnida Tanyanyikai (22 millimètres de diamètre), découvert par M. Bblim dans le lac Tanganyika, dont le niveau d'eau est à 820 mètres d'altitude (**) ? ( 20 à 25 millimètres de diamètre) , méduse d'eau douce trouvée en abondance en 1889, par M. Tautain, dans le Haut-Niger près Bamakou, et malheureusement non rapportée en Europe (**) 3° M. Jules Richard a découvert .dans les eaux du lac du Bois de Boulogne un petit crustacé aveugle, Bradya Edwardsi, appartenant à un genre regardé commeessen(*) On sait que ces plantes vivent dans des eaux douces, tranquilles ou à peu près, de l'Amérique tropicale. (**) Voir les descriptions de ces deux espèces par M. Jules de Guerne dans la Nature du 24 juin et du 16 décembre 1893. Déjà, en janvierl88l, le même auteur avait décrit, dans le journal de micrographie, les méduses d'eau douce et d'eau saumâtre alors connues. Il a publié, en avril 1892, dans les comptes rendus de la, Société de biologie, un article intéressant sur l'histoire, la distribution et l'origine des Nemertiens d'eau douce.

logne (*) ;

4° M. Briquel a constaté, en mai 1879, la présence d'un crustacé marin, Artemia satina, dans un étang salé voisin de la saline de Saint-Laurent d'Einville près Lunéville. Cet étang avait été formé artificiellement avec les eaux d'une poche souterraine, et il s'est progressivement dessalé par l'addition d'eaux douces d'infiltration et de pluie ; des oeufs très résistants d' Arternia satina y ont été apportés

par des oiseaux, qui les avaient peut-être pris dans les étangs de,Dieuze ou de Marsal (seules localités de la Lorraine où l'Artemia satina ait été reconnue), cet animal s'y

est développé en abondance, pendant que la salure de l'étang a été satisfaisante pour lui 5° On trouve encore vivant dans les chotts algériens le Melania Meiano psis, mollusque d'eau douce, alors que le Cardium edule, mollusque marin, a été tué par l'excès de la salure. Le premier est euryhatin, c'est-à-dire accommo-

dable à des salures variées, et le second est sternhalin, c'est-à-dire confiné dans des limites étroites de salure (""), etc., etc. Quoi qu'il en soit de ces réserves, et bien que la théorie des faunes résiduelles explique difficilement certains faits

(Limnocnida Tanganyikai) et soit impuissante à en expliquer certains autres (Bradya Edwardsi et Artemia satina), elle est admise en principe par les zoologistes. Elle a été notamment développée dans les ouvrages suivants

(*) Société zoologique de France, 4890. (**) On sait que les animaux Eurythermes sont accommodables

à des températures variées, et les animaux Sténothermes con fines dans des limites étroites de température.