Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 140]

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Les données recueillies permettent d'estimer à 600.000 tonnes environ la quantité de charbon que pourrait fournir le gisement de Kamapying, tandis que celui de Chamitwe donnerait au moins 380.000 tonnes. Pour la production de la vapeur, ce charbon est très supérieur à la moyenne des charbons de Flnde. Voici les résultats de l'analyse de deux échantillons pris, le premier sur les bords du Heinlat, petit cours d'eau qui se jette dans le Tenasserim, le second dans le voisinage du Htiphanko, autre ruisseau de la même région de Kamapying

GITES DE CHARBON DU TENASSERIM. >1.

D'après les études faites par M. P.-N. Bose, du Service géologique de l'Inde anglaise V), les explorations entreprises au Tenas-

serim, da.ns le district de Mergui, pour la recherche des gisements de charbon, ont donné les résultats suivants 'On trouve dans ce district des gisements de charbon appartenant à deux époques distinctes : les uns remontent àl'époque carbonifère, les autres, suivant toute probabilité, à l'époque tertiaire.

Le charbon de l'époque carbonifère se rattache au groupe de Moulmein. C'est le plus répandu, mais il n'a, du moins dans la région du Tenasserim, aucune valeur au point de vue économique. Des fouilles et des sondages nombreux ont montré qu'il se présente sous forme de poches lenticulaires d'une épaisseur de

2 à 3 pouces au plus. 11 est mêlé d'une grande quantité de rognons de quartz blanc, et contient une forte proportion de .cendres. Dans quelques endroits, il mérite à peine le nom de charbon, tant l'élément schisteux y prédomine. Le charbon de l'époque tertiaire se trouve en deux localités Chamitwe ou Tendau et Kamapying, situées l'une et l'autre sur la rive droite, c'est-à-dire à l'ouest du Tenasserim. On &a pas trouvé de gisements sur la rive gauche, et il ne paraît pas qu'il y ait chance d'en découvrir aucun. A Chamitwe, la mine a déjà été soumise en 1843 à. une exploitation qui a duré environ un an. Le charbon y forme une couche de 7 à 8. pieds, divisée par trois lits d'argile schisteuse d'une épaisseur totale d'environ 6 pouces. Mais à Kamapying les sondages ont révélé, à une profondeur de 5 à 6 pieds, un banc de charbon qui a, sur quelques points, une épaisseur de 28 pieds et demi; son étendue en longueur n'a guère que trois quarts de mille, et son épaisseur moyenne peut être évaluée à 15 pieds. (*) Records Geol. Sun. of India. XxVI, p. 148.

Carbone flxe Matières volatiles Eau Cendres

....... .

.

1.

2.

44,24 35,08

43,27 36.40 11,34 8,99

16,40 .1,28

Cendres d'un rouge brun ; léger résidu calcaire.

Le premier échantillon est le meilleur de tout le gisement; c'est un charbon d'excellente qualité pour le chauffage des machines, et comme il s'agglutine, il peut également être employé pour la fusion des minerais. Le charbon qui provient des bords du Htiphanko ne s'agglutine pas, et il a le grave inconvénient de contenir des pyrites, ce qui l'expose au danger

des combustions spontanées. Ce même inconvénient est d'ailleurs partagé, mais d'une manière encore plus prononcée, par les charbons de Chamitwe on Tendau, et c'est la cause qui en a fait suspendre l'exploitation, commencée comme il a été dit ci-dessus. Le charbon de Kamapying- s'obtient en blocs de belle dimension; on en a essayé quelques tonnes sur une chaloupe à vapeur,

et le mécanicien l'a jugé. préférable à tous ceux qu'il avait

employés jusqu'alors. Les couches sont fortement inclinées. Cette circonstance, jointe à la difficulté de trouver la main-d'oeuvre sur place, rendrait l'exploitation relativement coûteuse. En se plaçant au point de vue des conditions commerciales, on peut estimer que les frais d'exploitation reviendraient à 5 roupies (8 fr. la tonne.) Les frais de transport jusqu'à Mergni S'élèveraientde leur côté à 2 roupies (3f,20) par tonne, si l'on y employait des barques à fond plat,

construites exprès, et remorquées, à partir de Therabwin ou llaulaw, par des chaloupes ayant une roue à l'arrière. On pourrait aussi construire un chemin de fer, allant de Kamapying, c'est-àdire de la localité qui produit le meilleur charbon, jusqu'au port-