Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 83]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

160

LES EAUX MINÉRALES DE I'FEFERS-RAGATZ.

LES EAUX MINÉRALES DE PF,EFERS-RAGATZ.

161

1°,3 ; jusqu'à ceux de Ragatz, de 2 à 20,5; l'eau y arrive donc à environ 35 degrés.

comparer, pour de longues périodes, l'intensité variable du débit, avec celle des précipitations neigeuses antérieures; c'est ainsi qu'on a reconnu que l'abondance des

Poids spécifique. - Le poids spécifique,. en raison de la pureté de l'eau, n'est que de 10.003 grammes par rapport à 10.000 grammes d'eau distillée.

pluies n'avait qu'une influence restreinte.

L'eau, dans les baignoires de faïence blanche, est d'un bleu verdâtre, comme toutes les eaux limpides de montagnes. Faute de parties solides en quantités appréciables, elle parait remarquablement douce au toucher. Dans les conduites et, en particulier, aux sources, elle dépose un léger dépôt argileux, jaunâtre-, formé de très fines parcelles de schiste entraînées, qu'on appelle mucosité balnéaire. En résumé, l'action de ces eaux ne peut être attribuée; ni aux éléments chimiques dissous (dont on paraît, d'ailleurs, avoir généralement exagéré le rôle, autrefois, dans les bains, puisqu'on sait aujourd'hui qu'ils ne pénètrent pas l'épiderme), ni à la température très modérée, ni à, aucune autre propriété physique connue. Tout au plus pourrait-on invoquer leur pureté même. Couleur,

Nous avons déjà vu, dans la parOrigine des eaux. tie historique (*), que, dès le XVII' siècle, sans doute parce qu'on avait été frappé des variations considérables de

débit des sources, on leur attribuait, non pas une

eaux était due à celle des neiges, tandis que celle des Lestait à chercher plus précisément quel était le bassin d'infiltration. Le sens général du pendage des couches schisteuses voisines plongeant vers l'Est, conduit à se diriger vers l'Ouest. A l'Est, d'ailleurs, le massif impo-

sant du Calanda n'offre que des surfaces insignifiantes pour recueillir et accumuler la pluie et la neige ; celles-ci s'écoulent en tombant en avalanches sur les deux versants

très escarpés qui dominent : à l'Est, le Rhin; à l'Ouest, 'la Tamina. Au contraire, à l'ouest, le massif des GraueHürner présente, dans ses parties hautes, une série de petits lacs : le Wildsee , 2.246 mètres ; le Schollensee, 2.081 mètres; le Schwarzsee, 2.396 mètres; le Wangsersee, 2.032 mètres ; lacs dont un seul, leWangsersee, a une émis-

sion régulière vers la Saar,, tandis que les autres n'ont qu'un déversoir incomplet et intermittent dans la Seez du Weistannen Thai. C'est donc là que l'on a placé hypothétiquement l'origine des sources : ce qu'on a cherché, sans une précision encore bien complète, à prouver par des observations pluviométriques sur la quantité d'eau disparue dans ce bassin comparée au débit des sources. Il suffit alors d'admettre que, sur un trajet d'environ 9 kilomètres à vol d'oiseau, les eaux sont descendues à 1.200 mètres de profondeur(*) pour expliquer leur tempe-

origine interne et plus ou moins mystérieuse, comme on

l'a fait souvent ailleurs, mais une origine superficielle due aux pluies et aux neiges tombées sur les montagnes voisines. Cette idée n'a fait que se confirmer à mesure que l'on a accumulé les observations et qu'on a pli (*) Voir p. 14/1.

(*) On peut admettre un degré géothermique de 31 mètres. Quant à la température acquise par l'eau dans sa descente, elle est, au minimum la différence entre sa température à l'émergence et la température moyenne au point d'infiltration. Il doit, d'ailleurs y avoir perte de chaleur à la remontée par conductibilité, par infiltration d'eaux froides, etc., en sorte que la température calculée n'est qu'un minimilm.