Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 253]

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500 ,NOTICE NÉCROLOGIQUE ,SUR ADOLPHE HENRY.

premières années d'études, rappelant avec un profond serfi thnent de reconnaissance le souvenir de ceux qui l'avaient encouragé, qui l'avaient aidé à mettre en oeuvre les facultés

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ADOLPHE HENRY.

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de ses condisciples qui s'y destinait et qui devait l'y précéder de peu. Le programme des connaissances exigées pour entrer à l'École, la nature des carrières auxquelles

que Dieu lui avait départies.-Lié avec lui depuis notre temps.

elle donne accès, éveillèrent en lui des désirs dont il

d'École polytechnique d'une de ces solides amitiés nées de luttes réciproques, cimentées par des années d'études.

finit par s'ouvrir au principal du collège, qui s'intéressait à lui et le suivait dans son travail ; celui-ci lui représenta les obstacles qu'il allait rencontrer, l'impossibilité pour

communes, par des voyages accomplis ensemble à l'étranger, je n'ai, pour parler de la première période de sa vie,

qu'a me remettre en mémoire ce qu'il m'en avait dit luimême au cours de nos excursions géologiques sur les. bords du Rhin ou dans l'Eifel.

Adolphe Henry était né le 27 février 1846 à Barizeyau-Plain,- dans la région du département de la Meurthe qui confine à celui de la Meuse; il était le deuxième, mais seul fils, d'une famille de trois enfants. Sa robuste apparence, sa charpente solide le désignaient comme devantdonner à son père l'aide la plus efficace pour les travaux des champs ; aussi ne fut-ce pas sans quelque hésitation que celui-ci, qui avait apprécié l'utilité du concours que pouvait lui prêter ce vigoureux garçon, déjà âgé de quatorze ans, se décida en 1860 à faire les- sacrifices nécessaires pour le faire entrer comme pensionnaire au collège de Toul. Il cédait aux instances de l'instituteur du village,. qui avait su discerner chez l'enfant des aptitudes exceptionnelles, qui s'était donné tout entier à son instruction,.

et qui, après lui avoir appris tout ce qu'il savait luimême, jugeait trop regrettable de rester en si beau chemin et de ne pas mettre une aussi riche intelligence à. même d'acquérir un développement plus complet. L'élève joignait d'ailleurs ses instances à celles de son maître.: il

était ambitieux, il rêvait de devenir un jour agent

-voyer ! Une fois au collège de Toul, et sous l'aiguillon des succès obtenus, l'ambition alla grandissant : le jeune homme entendit parler de l'École polytechnique par un

les siens de subvenir aux frais de semblables études, mais ses arguments se brisèrent devant cette volonté refléc.hie qui avait vu le but à atteindre et qui ne devait pas s'en laisser détourner. Le résultat de l'entretien fut la décision, prise par Henry, de se présenter, pour la rentrée d'octobre 1862, au lycée de Nancy, de s'y faire agréer comme maître d'études avec la recommandation du principal de Toul, et d'y suivre dans ces conditions les cours de sciences nécessaires. Il e'ùt triomphé sans doute des difficultés d'une telle entreprise, mais il eut le bonheur de se les voir épargnées.

la distribution de prix qui marquait la fin de sa deuxième année au collège de Toul, assistait un homme de bien, au: nom duquel il n'est que juste de rendre bonimage, M. Prugneaux, qui, frappé des nombreuses couronnes remportées par le jeune Henry, s'informa près du principal de sa situation et de ses projets d'avenir. Intéressé par- l'éloge qu'il en entendit faire, sollicité chi désir de 11,11 aplanir la voie , il songea qu'il avait jadis rendu quelques services au chef d'une institution pari-

sienne bien connue, et que celui-ci serait heureux de.

trouver l'occasion de s'acquitter; il lui écrivit aussitôt

pour lui recommander chaudement le brillant lauréat, convaincu d'ailleurs,- par tout ce qu'il avait appris sur son compte,' cfq'i1 ne:..._pourrait que faire honneur à ceux

.qui se chargeraient de. compléter son instruction;L'ins-

titution, cependant, avait passé en d'autres mains, et l'obligé de-YL:Prugneaux n'était plus de .ce monde ;..mais.