Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 228]

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RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 451

sidère une série de températures croissantes. La surface séparative du liquide et de la vapeur est d'abord nette-

ment réfléchissante. A une certaine température, la réflexion disparaît ; la surface devient de plus en plus diffuse, il se produit des effets de mirage qui accusent l'existence de la zone de transition graduelle entre les densités. Quand cette zone atteint 2 ou 3 millimètres de hauteur, elle devient peu accusée ; enfin, à partir d'une certaine température, le tube semble rempli d'un fluide homogène. Toute cette transformation 'de l'état final s'effectue dans un intervalle d'environ un millième de degré. « Ce qui précède, dit M. Gouy, montre que, à la tempé-

rature où la surface cesse d'exister et un peu au-dessus, les deux portions du fluide ont des densités sensiblement différentes, ce qu'on doit, je pense, attribuer à l'action de la pesanteur ». Il ne faut pas oublier que les observations sont faites dans un tube immobile. Mais ce n'est pas tout. Il est naturel, d'après ce qui a été dit sur les états variables, que si, au lieu de laisser

pour chaque température l'état final se réaliser, on augmente d'une manière continue et relativement rapide

la température d'un tube de Natterer, jusqu'à ce que la surface séparative du liquide et de la vapeur s'efface, la zone de transition graduelle entre densités, qui succède à la surface réfléchissante primitive, corresponde à des

densités extrêmes plus écartées l'une de l'autre que lorsqu'on est dans un état final. C'est en effet ce que M. Gouy a inféré des apparences observées dans ce cas. Il est inutile d'insister sur l'importance de ces constatations, au point de vue des perturbations qui affectent

§ 4.

NOUVELLES DÉTERMINATIONS EXPÉRIMENTALES DU RÉSEAU D'ISOTHERMES.

Les considérées courbes isothermes d'Andrews peuvent être Msuf fisance des anciennes déterminations.

comme la représentation topographique d'une surface dont elles sont des courbes de niveau, et qui traduit la relation f (P

T) = 0,

existant entre la pression, le volume et la température absolue de l'acide carbonique, aussi bien à l'état liquide qu'à l'état gazeux. La détermination expérimentale de cette surface était restée inachevée entre les mains d'Andrews, d'une part parce que ses expériences ne portaient que sur un champ limité, tant comme pressions que comme températures, d'autre part parce qu'il avait pu, comme autrefois Pouillet, établir une comparaison entre la compressibilité de l'acide carbonique et celle de l'air, mais non point préciser avec certitude, pour toute l'échelle de ses constatations, la valeur absolue de cette compressibilité.

Expériences de M. Amagat. - Des expériences nouvelles ont eu lieu depuis lors. M. F. Roth a publié par exemple, en 1880, un travail important sur la compressibilité de l'acide carbonique, étudiée jusqu'à 1800 et 168 atmosphères au moyen d'un appareil qui est une modification de celui de Pouillet. Mais c'est principalement M. Amagat qui, par une longue et laborieuse série

l'observation de la matière au voisinage du point cri-

de recherches, à comblé les lacunes et donné à ce

tique.

problème expérimental une solution remarquablement étendue. Avant d'exposer la méthode la plus générale, au moyen

de laquelle M. Amagat a pu pousser l'étude jusqu'à des