Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 152]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

On reviendra sur l'importance des considérations développées ici, en discutant le choix des méthodes d'essai à employer pour déterminer la résistance à la rupture des ciments. Une discussion semblable devrait être faite pour cha-

cune des méthodes d'essai particulières avant de chercher à tirer aucune conclusion des indications qu'elles fournissent. C'est en partie pour avoir négligé de le faire qu'on est arrivé à multiplier indéfiniment le nombre des méthodes d'essai; on ne s'est pas rendu compte souvent que les résultats, en apparence différents, qu'elles fournis.

saient dépendaient beaucoup plus des erreurs d'expériences que des variations relatives de certaines qualités que l'on se proposait de mesurer. Les essais recommandés par la Commission d'unification et qui seront ici passés en revue sont les suivants 1° Finesse de mouture. 20 Analyse chimique. 3° Poids spécifique. 4° Densité apparente. 5° Essai d'homogénéité. 6° Durée de prise.

8° Essai de déformation. 90 Porosité. 100 Perméabilité. 110 Décomposition à l'eau de mer. 12° Adhérence.

7° Résistance à la rupture.

1° Finesse de mouture. La commission recommande pour déterminer la finesse de mouture des ciments l'emploi de trois tamis qui donnent une séparation en quatre lots. 1° Tamis de 324 mailles au cent, car. avec maille de 0--,35 2° Tamis de 900 Om m,176 3° Tamis de 4.900 0--,09

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Cette propriété élémentaire a une action évidente sur les qualités du ciment à l'emploi, sa mesure est nécessairement appelée à faire partie dans l'avenir des essais normaux. Mais dans l'état actuel de nos connaissances, si l'influence de la finesse de mouture est incontestable, la nature de cette influence n'est pas déterminée avec précision et l'on pourrait être embarrassé de fixer, en vue d'essais de réception, le degré de finesse de mouture le plus convenable. On passera rapidement en revue les effets connus d'une finesse plus ou moins grande. Les gros grains ne s'hydra-

tent pas jusqu'au centre, ils se comportent en partie comme une matière inerte. Je l'ai vérifié de la façon suivante. Un peu de ciment grossièrement moulu a été agité avec un grand excès d'eau, puis le tout a été abandonné au repos. Le ciment s'est précipité en se classant

par ordre de grosseur. Au bout d'un an des plaques minces ont été taillées et examinées au microscope. Dans les parties les plus fines il ne restait aucune trace des grains de ciment ; dans les plus grossières, les parties

centrales des grains étaient restées inaltérées. Il a semblé que les grains limites pour lesquels l'attaque cessait d'être complète, pouvaient avoir un diamètre de 0°"°°,1 , mais cette étude demanderait à être reprise avec plus de précision. La raison de cette limitation de l'hydratation est facile à concevoir : soit un grain de rayon r ;

les cristaux hydratés qui se forment à ses

dépens s'implantent à sa surface, soit di- leur longueur ;

au fur et à mesure que l'hydratation avance, de nou-

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Le tamisage donne directement la mesure d'une propriété élémentaire et absolument irréductible des ciments,

la grosseur des grains. C'est, à ce premier point de vue, un essai tout à fait satisfaisant.

veaux cristaux se forment dans l'intervalle et à l'intérieur

des précédents de façon à donner un grain hydraté de rayon r dr. Pour que l'attaque s'arrête, il faut que cette enveloppe sphérique de cristaux hydratés devienne absolument compacte de facon à empêcher l'eau d'arriver

au contact du grain anhydre. Cet effet pourra se proTorne IV, 1893.

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