Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 220]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

430 RAPPORT SUR LE 4e CONGRÈS INTERNATIONAL

dix, réalisant une voie ferrée continue de 3.000 milles, de Vancouver à Québec. L'influence de la nouvelle ligne a été immense, au point de vue politique comme au point de vue économique, aussi bien dans la région des prairies que dans celle des montagnes, et, malgré l'importance des ouvrages d'art et les dépenses qu'ils ont nécessitées, le trafic assure déjà aux capitaux engagés dans l'entreprise un revenu rémunérateur. Discussion. - M. de Guerreiro, ingénieur de 1" classe des chemins de *fer de l'État portugais, fait observer que les conclusions du rapporteur relèvent de l'économie

politique plutôt que de l'économie générale. Il proteste contre cette assertion .qu'en pays neufs le revenu d'un chemin de fer n'est jamais assuré ; il ne peut admettre que dans ces pays les compagnies de chemins de fer ont .

droit à de larges emprises, ni qu'on peut leur confier les condamnés pour l'exécution des travaux; ce dernier moyen

lui parait discutable même dans le cas où l'État construit lui-même. Il voudrait voir le Congrès se borner à déclarer que, dans les pays neufs, les chemins de fer ont un caractère international et que la commission internationale devrait faire procéder à une enquête économique et scientifique dans ceux de ces pays où l'on projette la construction de voies ferrées. M. Léon Say, vice-président du conseil d'administration de la compagnie du Nord français, estime que l'on n'a pas bien défini les mots de « pays neufs ». S'il s'agit de pays où il importe de faire pénétrer la civilisation4 y en a de déserts, et de très peuplés. Les mêmes conclusions ne peuvent s'appliquer aux uns et aux autres. M. Olin, administrateur de la compagnie du Congo, croit que par pays neufs on doit entendre les pays non civilisés et peu connus, à l'exclusion des pays connus qui n'.;ont pas encore été dotés de chemins de fer. Après avoir

DES CHEMINS DE FER.

431

exposé la -situation de la compagnie des chemins de fer du Congo, qui d'après lui réalisera des bénéfices, il proteste, comme M. Guerreiro , contre cette idée que les chemins de fer en pays neufs sont nécessairement onéreux pour 'leurs exploitants. M. Noblemaire s'associe à ces conclusions ; puis il demande si quelques membres ne pourraient pas fournir à la section des détails sur les conditions d'établissement des chemins de fer du Congo. transsibérien, etc., etc... M. de Sytenko fait connaître que pour le transsibérien il y avait trois lignes à choisir. On s'est décidé à commencer par les régions les plus habitées ; on a renoncé à construire des tronçons réunis par des voies navigables. Pendant six mois les fleuves gèlent et, en outre, les dépenses pour les guais de transbordement auraient été énormes. On fait donc une ligne de bout en bout en avançant de proche en proche et en partant à la fois des deux extrémités de la ligne. On évite les terrains difficiles, par exemple ceux qui ne dégèlent jamais. La voie est à

écartement de l'n,54 avec courbes de 300 mètres de rayon et pentes de 10 millimètres par mètre. Le gouvernement construit, mais il admet des sous-entrepreneurs; il exploitera lui-même. M. Guerreiro cite la ligne de Lorenço-Marquez, qui part du port de ce nom et se dirige vers le Transwaal ; le pays qu'elle traverse n'est pas civilisé, mais il est très exploité ; le chemin de fer construit à voie de I mètre es t déjà insuffisant.

M. Guerreiro donne des indications sur la ligne de Loanda à Ambaca qui est établie dans un pays non civilisé et non exploité, quoique possédant une administration régulière. Cette ligne est une ligne de pénétration seulement, car les côtes sont inhabitables pour les Européens. La voie a un mètre d'écartement, les pentes

maxima ont 25 millimètres par mètre, les courbes au moins 150 mètres de rayon.