Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 65]

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ÉTUDE SUR LE NOUVEAU FOUR SIEMENS.

ÉTUDE SUR LE NOUVEAU FOUR SIEMENS.

triple récupération est impossible. Il est clair, en effet, que le meilleur agent pour emmagasiner la chaleur est l'air, puisque c'est ce gaz qui est à la température la plus basse. On n'aura donc intérêt à chauffer le gaz que lorsque l'air aura absorbé toute la chaleur possible, c'est-à-dire lorsque l'air aura atteint une température au moins égale à celle des gazogènes. Dans ces conditions, il est possible de calculer la température à partir de laquelle la régénération par les gaz est possible, c'est celle pour laquelle la gazéification du carbone

nération. C'est donc par l'étude de la régénération qu'on peut en préciser le rôle. L'eau a un double rôle : 1° Se substituant à l'oxygène pour la gazéification, elle diminue la quantité d'air consommée dans le gazogène, augmentant d'une quantité égale l'air secondaire ; 2° Elle abaisse la température du gaz d'une quantité de chaleur correspondant à la décomposition de l'eau, et cet abaissement de température est accompagné d'un enrichissement du gaz se traduisant par une production d'hydrogène ou d'oxyde de carbone en proportion telle que leur chaleur de combustion représente exactement la chaleur sensible perdue. Mais après

C2 ± 0 =- C202,

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se fait sans changement de température. Or, cette température dépasse infiniment toutes celles que l'on peut atteindre dans les fours.

cet enrichissement, la chaleur totale, et par suite la

En résumé, avec l'emploi de l'air seul comme gazéifiant, la récupération totale est impossible, la perte de chaleur

L'examen de ce double rôle dans les différents cas de récupération nous donnera l'exacte mesure des avantages du gaz à l'eau. 1° La récupération porte sur l'air secondaire seul. - Ce cas est celui des fours de la Compagnie du gaz dans lesquels il,n'existe de chambres que pour l'air secondaire et où les gazogènes sont du système Lencauchez à injection

s'élèvera toujours au moins à 10 p. 100. C'est le chauffage total de l'air qui donne les résultats les plus satisfaisants. 20 Emploi de l'eau comme auxiliaire gazéificateur. L'emploi de l'eau comme gazéifiant a été essayé depuis

longtemps par bien des inventeurs. La propriété (très spécieuse en vérité) qu'a ce corps de donner par sa décomposition deux gaz combustibles sans mélange d'azote,

a fait fonder sur son emploi des espérances le plus souvent exagérées, et a été l'origine de bien des mécomptes et de bien des erreurs de raisonnement. Toutes les erreurs résultent de ce qu'on a voulu voir dans l'eau une véritable source de gaz, un auxiliaire du charbon, tandis que ce corps, qui, par sa nature, ne peut apporter aucune chaleur au four, et en absorbe même pour sa vaporisation, ne peut intervenir que comme auxiliaire de la régé-

température de combustion (avec de l'air froid), ne sont en rien modifiés.

de vapeur.

Le gaz ne prenant pas part à la récupération, il est clair que le second des deux rôles de la vapeur d'eau est sans intérêt, l'abaissement de température est même Par contre le premier rôle est très utile : augmenter l'air secondaire, c'est accroître la masse d'air traversant les chambres d'empilages, c'est améliorer la régénération.

Sans faire de nouveau calcul, il est facile de voir, d'après

la discussion précédente, que la récupération de la cha-

leur sera comprise entre le chiffre qui correspond au chauffage total de l'air et celui qui correspond au chauf-