Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 286]

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DANS LES TUYAUX DE CONDUITE.

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PERTES DE CHARGE DE L'AIR COMPRIMÉ ET DE LA VAP.

M. Chrétien a établi par un grand,, nombre d'expériences, avec des épaisseurs différentes et sous des pressions variant de 1 à 12 atmosphères, la valeur de divers calorifuges employés dans l'industrie. Considérée au point de vue de la non-conductibilité de la chaleur, qui est la principale qualité à rechercher, les diverses matières se classent comme suit En première ligne, les tresses et bourrelets faits avec des déchets de soie. Viennent ensuite, presque avec les mêmes qualités, les déchets d'éponges, puis le feutre de poils légers. Le papier-goudron ou d'emballage, les tresses de paille, de varech et de jonc, diffèrent également très peu des matières précédentes. La ouate minérale ou laine de scories, le liège et le coke pulvérisé figurent dans la bonne moyenne des calorifuges. Le bois et l'amiante sont moins bons ; enfin il faut placer en dernière ligne, sous ce rapport, et avec des qualités variables, les divers enduits, mastics ou ciments, dits calorifuges, qui présentent entre eux des différences assez notables. M. Chrétien recommande l'enveloppe suivante comme l'une des plus économiques et des plus efficaces On commence par coller sur le tuyau nu trois ou quatre tours de fort papier-goudron, qui donnent une épaisseur de 1 à 2 millimètres, ou bien une couche de pâte à papier. Cette première enveloppe, si elle est bien collée, est à peu près incombustible et d'une durée illimitée; elle a surtout pour but de préserver les autres couches enveloppantes de la carbonisation qui se produirait rapidement sans cela.. Sur cette première enveloppe, on enroule un premier rang de tresses de jonc, puis un second, puis un troisième. On a ainsi une enveloppe dell° millimètres d'épaisseur. Pour mieux emprisonner l'air renfermé dans la masse de l'enveloppe, on le revêt d'une gaine que l'on forme en collant par-dessus la tresse trois à quatre tours

de papier-goudron. Cette gaine en séchant devient très résistante.

Quand les tuyaux ainsi enveloppés sont exposés à

l'humidité, il est bon de donner à la gaine une couche de peinture ou de goudron pour la protéger. S'ils sont exposés

à la pluie, "il faut en outre les entourer d'un tuyau en zinc ou en tôle galvanisée, pour les abriter complètement. On peut se demander si la condensation est la même quand la vapeur est à l'état statique dans les tuyaux et quand elle y circule avec une vitesse plus ou moins grande. La question reste douteuse. Il semble néanmoins résulter des expériences de M. Gutermuth et de celles d'Anzin que la condensation est sensiblement la même dans les deux cas.

Cherchons maintenant à calculer la perte de charge due à l'écoulement de la vapeur dans un tuyau de diamètre intérieur D et de longueur L. Appelons mo le poids de vapeur, supposée sèche, envoyé par seconde à l'origine de la conduite. Le poids de vapeur m qui circulera en un point quelconque situé à une distance Z de l'origine sera n D/

m

à(TO =

°

mo

0,000872 y Dl,

(10)

.y étant le poids de la vapeur condensée par heure et par mètre carré de surface intérieure de la conduite. A l'extrémité de la conduite, le poids de

vapeur dis-

ponible sera m0

0,000872 y DL.

Soient po la pression absolue initiale de la vapeur, p la Pression

absolue en un point de la conduite, situé à

une distance Z de l'orifice ; p et po sont exprimés en atmosphères.

Admettons que la perte de charge soit, comme dans le