Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 142]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

Grande veine qui marche en reconnaissance au couchant,

niveau de 285 mètres ; ils étaient chargés de percer le maillage et d'employer la poudre ; mais il leur était interdit de faire jouer des mines pendant le travail de la coupe ; aussi étaient-ils descendus la nuit. « D'après la déclaration du plus âgé d'entre eux, avant de faire jouer sa mine, il s'assura si le gaz ne s'était pas accumulé dans le voisinage et si le courant d'air était toujours le même, mais comme il ne fit aucune remarque qui pouvait nuire, il mit le feu à sa mine et se retira avec son camarade. C'est alors que le fétu en brûlant attira le gaz et donna suite à une détonation tellement forte qu'elle se fit sentir tout le long de la chasse (sa longueur était de 550 mètres) et même jusqu'au jour où les machineurs et autres ouvriers jugèrent qu'un événement était arrivé au fond. « Le lampiste du fond qui était dans la chasse, sentant vers les effets de cette détonation, marcha à grands pas surprise le lieu dû sinistre ; mais. quelle ne fut pas sa lorsqu'il trouva la voie complètement obstruée par un éboulement causé par l'explosion I Il n'y avait qu'un 262 mèparti à prendre, c'était de remonter au niveau de Ge tres et de gagner le maillage de cette exploitation. trajet fut fait en peu de temps ; arrivé au niveau supérieur, rendait au le lampiste rencontra un jeune ouvrier qui se travail et qui l'accompagna jusqu'à la cheminée d'airle entre les deux niveaux, mais là, le lampiste, ayant vu

gaz paraître dans sa lampe, se retira un instant. C'est entendit les alors que le jeune ouvrier prêta l'oreille et

la cheplaintes de ses camarades qui étaient au fond de cette lumière au fond de minée. Il s'élança aussitôt sans enleva et cheminée, parvint au premier camarade qu'il 'apporta en lieu sûr ; il retourna ensuite chercher l'autre, tous qu'il déposa au même endroit. Il les avait arrachés deux à une mort certaine. »

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

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Ce bel acte de dévouement produisit une profonde impression sur les mineurs de Saint-Vaast, qui en ont encore le souvenir présent à la mémoire. Fosse Tinehon, 27 mars 1847 (Quatre blessés ). Le 27 mars 1847, une explosion plus grave se produisit à

Tinchon dans la Grande veine. Trois ouvriers de la coupe à terres étaient occupés au creusement d'une voie

montante destinée à amener dans la voie de fond les charbons de la seconde des trois tailles qui existaient à l'est du puits au niveau de 498 mètres. Ils faisaient sauter à la poudre le mur de la couche, et les déblais étaient placés dans la deuxième taille par deux autres ouvriers. Le feu venait d'être mis à la fusée d'une mine, et les trois ouvriers de la montée s'étaient retirés à 10 mètres en arrière quand une explosion de grisou éclata sur le coup de mine et brûla assez grièvement deux d'entre eux. Le troisième, qui s'était couché à plat ventre sur le sol de la montée, ne fut pas atteint. L'inflammation se propagea dans la deuxième taille, où les deux ouvriers qui plaçaient les terres furent atteints assez sérieusement , mais elle n'alla pas jusqu'à la première taille, où se trouvait également un mineur. C'était un accident difficile à éviter avec le tirage à la poudre, et dont nous verrons encore beaucoup de tristes exemples.

Fosse Mathilde, 17 février 1849 (Trois blessés). L'imprudence de certains ouvriers qui persistaient à enfreindre les prescriptions du règlement sur les lampes de sûreté, amena un nouvel accident à leosse Mathilde. Cette fosse

appartenait à la division de Denain, que nous voyons pour la première fois figurer dans cette étude elle se trouvait située entre les fosses Bayard et Turenne. On venait d'attaquer l'exploitation de la veine Petite,