Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 6]

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FABRICATION DE LA FONTE

3° Les usines du Luxembourg, consistant jusqu'à préSent surtout en hauts fourneaux, mais où les aciéries et les laminoirs se développent de jour en jour. C'est dans le Luxembourg que la formation oolithique se présente avec ses variétés les mieux utilisables ; les charbons belges et allemands se disputent ce marché. Le grand-

duché est donc aujourd'hui le pays de l'Europe, et l'on peut dire du monde entier, où la fonte peut être obtenue dans les conditions les Meilleures. 4° Les usines du bassin de la Ruhr, c'est-à-dire celles qui, situées directement sur le charbon à l'encontre de celles des trois groupes précédents, ont, au contraire, à subir d'assez longs parcours pour leurs approvisionnements de minerais, empruntés à différentes sources. La marche des hauts fourneaux y présente donc une complication plus grande que dans les établissements précédents; mais, peut-être à cause de cette difficulté même, les usines à fer et surtout les aciéries de cette région ont toujours été à la tête de l'industrie métallurgique allemande. C'est, on voudra bien s'en souvenir, dans une usine de la Ruhr que le procédé Thomas a fait ses débuts sur le

continent, et c'est là aussi que ses progrès ont été les plus rapides, car la production de ce métal, en 1892, a été plus grande en Allemagne que dans tous les autres États de l'Europe réunis. Nous nous proposons, dans cette rapide étude, de rechercher les principaux caractères de la fabrication actuelle de la fonte dans les régions ci-dessus énumérées. Il ne sera pas question du groupe français de Meurtheet-Moselle, qui a été l'objet de diverses communications encore récentes (*). Quant à l'Allemagne, nous nous aiderons des nombreuses publications techniques de ce 'Cl Voir, dans le. Bulletin de la Société de l'industrie minérale, les rapports faits au Congrès de 1887.

DANS LE LUXENIBOURQ ET LES PROVINCES DU RHIN.

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pays et aussi des excellentes notes d'un voyage fait depuis peu par un de nos compatriotes, et que nous avons eu l'avantage d'avoir entre les mains. Matières premières. - Les minerais oolithiques forment à peu près exclusivement dans le Luxembourg, pour

la plus grande part dans les provinces du Rhin, la ma-. tière première de la production de la fonte. Les chiffres suivants indiquent le développement et l'importance de cette extraction 1888

Lorraine Luxembourg Ensemble

tonnes 805.000

3.262.000

6.067.000

1889

1890

tonnes 9..939.000

3.,256.000

3.170.000 6.129.000

tonnes

3.359.000 6.615.000

Le chiffre total de 6.615.000 tonnes représente les .58/100 de la production totale de l'Allemagne. Si on y .ajoute 2.500.000 tonnes environ pour notre extraction de Meurthe-et-Moselle, on arrive polir l'ensemble de la formation à 9 millions de tonnes environ. Aucun gisement ne saurait donc lui être comparé. La faible teneur des minerais oolithiques rend leur em-

ploi relativement coûteux lorsque les chemins de fer doivent intervenir dans leur transport. Un coup d'oeil jeté sur une carte de l'Allemagne du nord permettra de se rendre compte de la distance entre la ville de Luxembourg prise comme centre principal de production, et celle de Dortmund admise comme point limite d'emploi. La carte montrera également que la Moselle, puis le Rhin offriraient une voie d'eau bien appropriée si les obstacles à la navigation que présente le premier de ces deux fleuves venaient à être écartés. Il est intéressant de voir avec quelle persévérance les maîtres de forges de la Ruhr poursuivent depuis plusieurs années les démarches relatives à la canalisation de la Moselle ; mais ils se heurtent sur ce terrain à