Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 221]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFEBES

qui reste visible, de distance en distance, jusqu'à 700 à 800 mètres au sud, sans d'ailleurs présenter de minéralisation apparente sur tout ce parcours. La direction générale de cet affleurement concordait avec celle du filon de la Brousse dans sa partie centrale, la seule connue en 1868 ; aussi se décida-t-on, à cette époque, à entreprendre des travaux de recherches à Bouzarat, malgré la stérilité apparente de la roche granulitique. On ouvrit une galerie qui rencontra au bout de 35 mètres un filon de roche kaolinisée, avec une puissance d'une quinzaine de centimètres et sans minerai. A une petite distance on perdit cette veine, puis on en retrouva une deuxième que l'on suivit pendant un certain temps, toujours sans aucun résultat utile : on finit par arrêter la recherche en direction, après lui avoir donné un développement de 180 mètres. La roche encaissante était un schiste très micacé, tendre et peu favorable à la formation de filons puissants. Des recherches superficielles entreprises en 1891, un peu plus à l'ouest, n'ont pas eu un meilleur résultat. Il subsiste donc encore aujourd'hui une zone de 1.300 mètres presque inexplorée entre les travaux de la Brousse et ceux de Mioche, qui constituent l'extrémité nord du groupe de Rosier et Roure. Mine de Mioche (*).

Les travaux de la mine de Mioche se divisent en deux groupes d'importance inégale. Le plus ancien en date et le plus considérable comme développement est le groupe

méridional, attaqué en 1854 et abandonné en janvier 1866; les recherches y ont atteint 100 mètres de f') Voir Pl. XV et XVIII.

DE PONTGIBAUD.

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profondeur an -dessous de la galerie d'écoulement avec 350 mètres d'étendue horizontale. Le deuxième groupe, situé au nord, n'est relié au premier que par la galerie d'écoulement, il comprend seulement des travaux supérieurs à cette galerie, sur une trentaine de mètres de hauteur et sur une étendue de 250 mètres environ en direction. Cette région n'a été abandonnée définitivement qu'en 1882. L'ensemble des travaux de Mioche se développe en

tout sur 800 mètres en direction, le groupe nord et le groupe sud étant séparés par une zone stérile d'environ 200 mètres, traversée seulement par la galerie lement.

d'écou-

La découverte du gîte a été effectuée près du ruisseau de Mioche ; en ce point, on avait constaté des traces d'anciens travaux, exécutés sur un affleurement bien caractérisé , à la fois feldspathique et quartzeux , avec quelques veines de galène. L'ouverture d'une galerie d'écoulement dans la direction est-ouest fit reconnaître l'existence d'un faisceau important de veines métallifères présentant en ce point une ouverture totale de 75 mètres entre ses branches extrêmes. La veine la plus importante du faisceau était celle dite n° 3; son remplissage contenait une forte proportion de granulite avec un peu de quartz ; au second rang venait la veine n° 6, dont le remplissage était relativement plus quartzeux. Les autres veines étaient moins productives que les précédentes, tout en présentant les mêmes caractères généraux. Après avoir reconnu par la galerie d'écoulement l'étendue horizontale de cette sorte de stockwerk, on en entreprit l'exploitation à ciel ouvert jusqu'à une quinzaine de mètres au-dessous de la galerie : on remblaya ensuite l'excavation, qui avait 40 à 50 mètres d'ouverture et on ouvrit au sud le puits Taylor, qui, foncé progressivement jusqu'à plus de 100 mètres, servit à assurer l'exploitation Tome I, 1892. 29