Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 171]

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ÉTUDE SUR LES SOURCES MINÉRALES

soient pas sujettes à des variations plus ou moins considérables, et cela se conçoit facilement. Si on envisage le circuit que parcourt l'eau thermale, en ne considérant Môme que des sources ascendantes, depuis le point on elle a acquis, après s'être infiltrée de l'extérieur, sa température maxima (0), c'est-à-dire sensiblement depuis le point de son parcours où la température des roches encaissantes est la plus élevée, jusqu'au griffon, il est bien rare que ce circuit n'ait avec le jour aucune communication ;

dans les terrains fissurés, le contraire est probable ; dès lors, des eaux superficielles peuvent arriver jusqu'à la cheminée ascensionnelle de l'eau thermale, la refroidir,

et parfois en augmenter le débit. Si des infiltrations analogues se produisent avant le 'point du circuit à température maxima, le débit pourra augmenter sans que, dans certains Cas, la température baisse. Si on considère le circuit souterrain A B C de l'eau minérale, des infiltrations momentanées arrivant par un conduit tel que D' n' pourront augmenter , le débit; il en est de même d'inVallon 43:Yeekk, filtrations arrivant par Dn. Dans le premier cas, les infiltrations se Terren produisant avant le point T à temcdmnt. pérature maxima, la température , G;éniti te, à l'émergence ne sera pas sensiblement diminuée ; mais il n'en sera pas de même dans le second _t?

cas. Les infiltrations telles que D n auront moins de chances de se produire lorsque les conduits par lesquels elles arrivent seront interrompus par un accident quelconque, une faille, un dyke éruptif (*) Dans le cas des sources de Cauterets, eu égard à la configu-

ration du sol, un parcours de cette nature suffit à expliquer la thermalité sans qu'il soit nécessaire de recourir à des hypothèses plus complexes.

DE CAUTERETS.

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FF, les recoupant transversalement ; ainsi se conçoit la relation des sources de Cauterets avec des dykes de diorite. Pour permettre aux eaux superficielles d'arriver à un point T, à haute température, il est d'ailleurs nécessaire qu'une faille F'F', assez continue et assez puissante, puisse leur donner passage. A Cauterets, c'est probablement la faille de contact du granite et des terains sédimentaires qui joue ce rôle pour la source César. On peut concevoir pour une source minérale un régime correspondant au minimum de débit et au maximum de température, une sorte d'étiage, et se demander quelle pourra être l'influence d'une augmentation de débit sur la composition, et par suite, dans une certaine mesure, sur les propriétés thérapeutiques de l'eau minérale. Il y a lieu de distinguer les deux cas suivants

1° Lorsque, antérieurement au point à température maxima du circuit souterrain de l'eau minérale, les infiltrations viendront à augmenter ou qu'il en surviendra de

nouvelles, la diminution de température qui pourra se produire restera toujours très faible par rapport à l'augmentation de débit. Les eaux infiltrées continueront en effet d'accomplir leur trajet souterrain sensiblement dans les mêmes conditions que pendant l'étiage, et la température ne dépend que de ce trajet (*). La minéralisation, qui est en relation immédiate avec elle, puisque la quan-

tité des roches sur lesquelles l'eau agit peut être considérée comme illimitée, restera sensiblement constante. 20 Si des infiltrations se produisent postérieurement au

point à température maxima, et surtout près de l'émer(*) Nous faisons ici abstraction des sources dont la température, ordinairement assez faible, ne provient guère que de la chaleur dégagée par les réactions minéralisatrices, telles que les sources de Labassère, de Gazost (Hautes-Pyrénées), dont la thermalité et la sulfuration paraissent résulter surtout de la décomposition des pyrites que renferment les schistes anciens dans lesquels elles émergent.