Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 164]

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ÉTUDE SUR LES SOURCES MINÉRALES

DE CAUTERETS.

de montagnes abruptes dont les sommets atteignent pour

restait toujours sud, paraît devenir nord, et on observe un peu au sud, au pic de Cot d'Homme, interstratifiée dans les schistes, une puissante assise de calcaire gris clair marmoréen. Puis la formation schisteuse continue, mais elle est moins siliceuse ; par places, les schistes sont même exploités pour ardoises ; il s'y intercale quelques lits calcaires, qui deviennent plus nombreux et plus épais lorsqu'on se rapproche de Cauterets ; le plongement des couches, qui se maintient au nord, devient un peu plus

la plupart plus de 2.000 mètres, et dans le fond de laquelle coule le gave de Cauterets, qui, par sa réunion Pierrefitte avec le gave de Luz, forme le gave de Pau. Cette gorge s'élargit légèrement en arrivant à Cauterets, au débouché du val de Cambasque, puis elle se resserre

immédiatement après le bourg, entre le pic Péguère (2.1371, à l'ouest, et le Soum de Liard (2.0091, à l'est, et après 2 kilomètres elle se bifurque de part et d'autre du pic de Hourmégas, formant à l'est le val de Lutour, à l'ouest le val de Jéret. Les gaves de Jéret et de Lutour, qui coulent dans ces deux vallées , sont les déversoirs d'un des massifs les plus élevés des Pyrénées françaises, massif qui comprend comme sommets principaux : les pics d'Ardiden, 2.988 mètres; de Mallerouge, 2.969 mètres ; de Vignemale, point culminant, 3.290 mètres ; crête de Peterneille, 2.700 mè-

tres à 2.900 mètres ; Soum de Baccimaille ou Grande Fache, 3.006 mètres. La partie de cette région qui nous intéresse, et qui ne s'étend qu'aux environs immédiats de Cauterets, est formée par une bande de terrain dévonien et par un massif granitique recoupés par de nombreux filons de diverses roches éruptives (voir Pl. X, fig. 1). A. Dévonien.

On observe, dès que l'on quitte Pierrefitte, en se dirigeant vers Cauterets, une puissante formation de schistes siliceux redressés jusqu'à la verticale ou présentant une inclinaison de 70° à 80" vers le sud, et dont la direction

paraît osciller entre E.-O. et N. 110° E.; ces schistes passent parfois à de véritables quartzites, parfois au contraire ils deviennent fissiles et ardoisiers. À hauteur du Limaçon, le plongement, qui jusque-là

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faible, et enfin, au pont de la route de Cauterets à la

Raillère, la formation vient s'appuyer sur le granite du Péguère et du Soum de Liard. En apparence, la stratification de cette formation serait assez simple et assez régulière ; mais en réalité les diaclases masquent sans aucun doute des plis aigus ou des failles qui échappent ainsi à l'observation: Nous avons rangé cet ensemble de schistes siliceux et

de calcschistes, ainsi que la puissante assise calcaire qu'il renferme et qui n'est autre que celle que M. l'inspecteur général Jacquot a désignée du nom si caractéris tique de dalle, ensemble qu'on peut suivre sans interruption jusqu'à la vallée d'Ossau, dans le Dévonien (A); nous nous sommes basé sur la coupe de la haute vallée du Valen-

tin ou gave d'Eaux-Bonnes, dans laquelle on trouve des fossiles dévoniens caractéristiques dans les assises schis-

teuses au-dessus et au-dessous de la dalle, sans qu'on puisse observer la moindre discordance entre ces assises et la dalle; la dalle passe d'ailleurs en divers points à sa partie supérieure progressivement aux schistes. Enfin, dans la vallée d'Estaing, qui est immédiatement à l'ouest de la vallée de Cauterets, nous avons pu trouver dans les schistes siliceux situés au-dessus de la dalle, et qui sont par suite les mêmes que ceux qu'on observe au (*) Bulletin de la Société géologique de France, 1890, p. 94.