Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 98]

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PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

Il est donc possible, théoriquement tout au moins, de maintenir dans un bain des sulfates des deux métaux une tension électrique inférieure à l'°",877 et de déposer la totalité du cuivre sans le nickel. Cette réaction a été étudiée par MM. Siemens et Halske, de Berlin, mais je ne connais pas jusqu'à ce jour d'application industrielle de cette méthode. Le nickel chimiquement pur déposé par électrolyse ne parait pas d'ailleurs convenir à toutes les applications de ce métal. Il serait notamment, vu l'absence du carbone, impropre à la. fabrication des alliages, pour laquelle il importe d'employer des nickels carburés. M. J. Garnier annonce dans son mémoire, que j'ai déjà cité, l'application, par une importante usine métallurgique des États-Unis, d'un procédé de séparation du nickel et du cuivre dans les maltes de Sudbury, breveté par lui, mais il ne donne pas de détails sur le principe même de cette séparation. Cette usine, actuellement en construction près de Pittsburgh, Appliquerait le procédé aux mattes prodnites par la Canadian Copper C. A Méthode employée aux usines de Saint-Denis. l'usine de Saint-Denis, appartenant à la maison Christophle, on a traité des minerais de Calédonie par voie sèche et par voie humide conjointement; cette dernière

s'appliquait notamment aux maltes cupro-nickelifères

ob-

tenues par une première fusion avec des pyrites conte-

nant du cuivre et du nickel. Ce n'est d'ailleurs qu'une fabrication annexe ; la séparation s'obtient en liqueur chlorhydrique. On commence par attaquer la matte par. l'acide chlorhydrique et on utilise, le dégagement d'acide sulfhydrique pour précipiter le cuivre des solutions obtenues dans des attaques précédentes. On précipite le fer en le peroxydant par le chlorure de chaux et un courant d'air.

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Enfin le nickel s'obtient sous forme de précipité hydraté

gélatineux verdâtre, au moyen d'un lait de chaux. Cet oxyde peut être, soit utilisé pour faire du sulfate de nickel destiné à la galvanoplastie, soit desséché, calciné et. réuni à l'oxyde obtenu par voie sèche pour être passé à la réduction.

Impuretés du nickel obtenu par voie humide. - L'inconvénient de l'oxyde de nickel précipité par la chaux est de retenir toujours une certaine quantité des impuretés du lait de chaux employé pour cette précipitation. Si oh opère en liqueur de sulfates, on a en outre l'inconvénient de la présence du sulfate de chaux dissous dans l'eau retenue par le précipité gélatineux d'oxyde hydraté, qui est très volumineux. Ce sel reste dans le nickel pendant la calcination, et introduit, lors de la réduction, du soufre dans le métal. On peut éviter ce dernier inconvé-

nient en précipitant le sulfate de .chaux dissous par le chlorure de baryum, avant de faire, en liqueur chlorhydrique, la précipitation du nickel par le lait de chaux, ou bien en séparant le sulfate de chaux après la calcination en le traitant dans un creuset par le carbonate de soude. La partie non fondue est de l'oxyde purifié ; mais

ces procédés élèvent l'un et l'autre, notablement, les frais d'affinage par voie humide. Cette difficulté de purification et de lavage de l'oxyde

de nickel précipité par une base à l'état hydraté, gélatineux, rendait l'adoption de la voie humide proprement dite impossible pour le traitement de quantités un peu importantes, à moins d'arriver à des installations extraordinaires de cuves de précipitation, de lavage, combinées

avec des filtre-presses demandant beaucoup de maind'oetivre, pour arriver .en définitive à un produit, l'oxyde hydraté pressé en galettes, contenant encore plus de 60 p. 100 d'eau.

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