Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 41]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

76

FABRICATION DE LA FONTE AUX ÉTATS-UNIS.

nerai, de trouver l'allure qu'il ne faut pas dépasser, si on veut que les minerais demeurent assez longtemps dans la zone de réduction; les profils élancés, favorables à une bonne circulation des gaz, se prêtent à une réduction plus uniforme, partant à une allure plus vive. Mais il y aura toujours une limite à ne .pas dépasser. C'est ce qui ressort encore bien nettement de l'exemple suivant : le fourneau C d'Edgar Thomson, primitivement construit à peu près sur les mêmes dimensions que B, fut reconstruit, en 1885, sur les dimensions suivantes

(fig. 5, Pl. Hauteur Diamètre du ventre du creuset Profondeur du creuset Capacité

24»,00

6 ,00 3 ,00 1

,87

45O-'

Les tuyères étaient au nombre de 8; leur diamètre était de 175 millimètres. Pour refroidir les parois réfractaires on avait, à la partie inférieure du creuset, un blindage de plaques de fonte sans circulation d'eau; au-dessus, un corset en fonte à

circulation d'eau, où étaient ménagées les embrasures iles tuyères ; enfin les étalages étaient munis de deux ceintures en fonte à circulation d'eau. On soufflait par minute 837 mètres cubes d'air à une température de 650° C., et sous une pression de 42 centimètres de mercure. A cette allure, la production mensuelle s'est maintenue à 5.122 tonnes (170 tonnes par 24 heures), ce qui correspond à une capacité de 21'3,65 par tonne de fonte produite en 24 heures, avec une consommation de 1.300 kilogrammes de coke par tonne de fonte ; tandis que dans une campagne précédente, où on ne soufflait que 650 mètres cubes par minute, la consommation de coke n'avait pas dépassé 1.177 kilogrammes. C'est à ce moment que M. Gayley prit la direction des

FABRICATION DE LA FONTE AUX ÉTATS-UNIS.

77

hauts-fourneaux d'Edgar Thomson. A Chicago, M. Potter

venait de montrer qu'on pouvait concilier les grandes productions et les consommations modérées. M. Gayley s'engagea dans cette voie, et le soufflage fut diminué au fourneau C. Lorsque la quantité de vent eut été abaissée à 756 mètres cubes, la production mensuelle s'éleva à 6.050 tonnes (202 tonnes par 24 heures), avec une consommation de coke de 1.087 kilogrammes par tonne de fonte.

11 est regrettable que M. Gayley n'ait pas fourni, sur les allures de ces divers fourneaux, de données plus complètes, permettant de dresser des bilans thermiques qu'il serait intéressant de comparer avec ceux des fourneaux actuels (voir plus loin, g II). Si la diminution de débit du vent a pu amener une augmentation absolue de produc-

duction, cela tient probablement à ce que le minerai' arrivait presque intact dans les zones chaudes, et que la réduction s'effectuait principalement à très haute température, avec production d'oxyde de carbone ; l'utilisation du combustible était sans doute mauvaise, et la proportion de CO' dans les gaz du gueulard devait être très faible. Sur ce point, malheureusement, les données font défaut. Malheureusement aussi, les chiffres de M. Gayley, pour

ce qui regarde les quantités de vent soufflées, ne semblent pas à l'abri de toute critique. Les volumes ont été déduits de l'allure des machines soufflantes ; or il y a dans cette méthode d'évaluation des causes d'erreur nombreuses. On verra plus loin, dans un exemple particulier (g II), qu'entre les quantités de vent indiquées par M. Gayley et celles qui parviennent effectivement au four-

neau, et qu'on peut calculer d'après les autres données de la question, il y a une différence considérable. On ne sait même pas si dans tous les fourneaux les causes de déperdition étaient les mêmes, et si on peut accorder foi à la valeur relative de ces chiffres, à défaut de leur va-