Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 27]

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EXPÉRIENCES SUR LES LAMPES DE SÛRETÉ.

gée. Nous avons déjà rendu compte des recherches faites par elle sur les lampes électriques propres à l'éclairage des mines ; nous nous proposons aujourd'hui de faire

connaître les résultats qu'a donnés l'étude de quelques types de lampes de sûreté. En mentionnant les résultats obtenus, nous n'essaierons pas de comparer les inconvénients ou les avantages de chacun des types essayés. La Commission, de même que l'Administration des mines, doit se préoccuper avant tout du degré de sécurité des lampes introduites dans les travaux. Quant aux raisons qui peuvent guider le choix de l'ingénieur entre des types présentant le degré convenable de sécurité, elles sont si multiples que chacun doit être laissé libre de les apprécier à sa guise. I. DESCRIPTION DES APPAREILS DE RECHERCHE.

Nous commencerons par décrire les appareils dont nous nous sommes servis. L'un de ces appareils a pour but d'examiner les phéno-

mènes que produit une lampe de sûreté lorsqu'elle est placée, pendant un temps assez long, dans un mélange explosif d'air et de formène, à l'état de repos ou animé d'une faible vitesse. L'appareil est représenté Pl. III, fig. I. Le formène préparé dans un fourneau sembla-

ble à celui dont se servait, dans ses recherches sur les explosifs de sûreté, la commission des substances explosives, est emmagasiné dans un gazomètre A d'une capacité de 6ma. De là le gaz est conduit dans un compteur à gaz C. Un ventilateur, mû par une machine à gaz, fait passer en même temps de l'air dans le compteur B. L'air et le gaz se mélangent dans le tube T et arrivent à la partie inférieure de la chambre E, vitrée sur ses quatre faces et formée par un couvercle mobile, percé d'une pe-

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tite cheminée centrale. La chambre E, placée sous une hotte, reçoit la lampe de sûreté soumise à l'expérience. Des robinets régulateurs:fi et r permettent de régler les débits de l'air et du gaz, qui sont respectivement mesurés par les compteurs B et C. On connaît donc à chaque instant la proportion relative des deux gaz et la vitesse avec laquelle le mélange traverse la chambre E. Un robinet r' permet de substituer au formène le gaz d'éclairage amené par le tube D. On peut ainsi maintenir, pendant plusieurs heures au besoin, une lampe de sûreté dans un mélange de proportions connues, et animé d'une vitesse sensible, d'air et de formène ou bien d'air et de gaz d'éclairage.

L'autre appareil, que nous avons fait construire, a pour but de placer une lampe dans un mélange d'air et de gaz d'éclairage animé d'une grande vitesse. Le gaz d'éclairage arrive, par un tuyau de gros diamètre, dans un compteur de 800 becs A (Pl. III, fig. 2 et 3), et se rend à la partie inférieure d'un tuyau D où il se mélange à l'air. L'air est chassé à la partie inférieure du même tuyau par un ventilateur C, actionné par une dynamo G que met elle-même en mouvement une autre .dynamo établie dans une pièce voisine et mue par une machine à gaz de la force d'un cheval. L'air et le gaz se mélangent dans le tuyau D et le mélange pénètre dans une manche mobile E, dont les parois sont formées par une forte toile. Une fenêtre f, fermée par un cadre recouvert de mica ou de papier trans-

parent s'ouvre en face d'un support où l'on suspend la -lampe. La manche est mobile autour de l'axe 0, et peut être mise en mouvement au moyen d'une corde attachée à son extrémité et passant sur une poulie p. Le tuyau D et la manche E sont placés à l'extérieur d'un petit bâtiment qui abrite le compteur à gaz, le ventilateur et les observateurs. Une large fenêtre II placée en Tome I, 1892.

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