Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 236]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

Jonval, récemment établies à Genève (Génie civil, 2 février 1889).

Régularisation. - La régularisation automatique du mouvement des turbines et des autres moteurs hydrauliques est difficile., parce que l'effort nécessaire pour manoeuvrer les vannages est considérable. On a parfois fait agir le régulateur sur un embrayage commandant le vannage ; nous avons déjà indiqué, dans le chapitre le grave défaut de cette disposition (Marié, Annales des mines, 7' sér., t. XIV, p. 505). Pour corriger ce défaut, MM. J. Rieter et Ci° ont ajouté au régulateur à embrayage

un frein destructeur du travail, qui absorbe l'excès du travail moteur jusqu'à ce que la manoeuvre du vannage soit terminée ; ce frein consiste en un robinet étranglant plus ou moins le passage de l'eau refoulée par une petite

pompe. Le frein seul était employé par M. Boudilliat (Marié, Annales, 8' sér., t. XII, p. 235). Afin d'obtenir une commande plus rapide du vannage, M. Lehmann le relie

à un piston pressé par l'eau dans un sens ou l'autre suivant la position donnée par le régulateur à une soupape d'admission (Zeitschrift D. Ver. des Ing., t. XXV, p. 59); M. Picard emploie un véritable servo-moteur hydraulique, qui reproduit exactement et sans retard les déplacements

du régulateur et donne ainsi une régularisation satisfaisante. Cet appareil a reçu de nombreuses applications à Genève (.111ém. de la Soc. des ing . civils, 1888, 20 sem. p. 196). - Suivant la hauteur. des chutes et Amenée de les circonstances locales, l'eau est conduite aux turbines de diverses manières : rappelons ici l'ingénieuse disposition, déjà ancienne, du siphon de Girard pour les chutes

de faible hauteur à grand débit. Lorsque les chutes sont très élevées, on installe des lignes de tuyaux, souvent au prix de travaux considérables. C'est ainsi que les eaux du Velino sont amenées à l'usine de Terni (Italie), sur un

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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parcours de 6.600 mètres avec dénivellation de 233 mètres,

par deux conduites contigües de 700 millimètres de diamètre ; en outre, l'eau traverse, dans un canal, deux tunnels longs de 746 mètres et de 2.657 mètres (Zeitschrift des Ver. D. Ing t. XXXI, p. 26). La même publication (t. XXVI, p. 302) donne le prix de revient de l'installation à Immenstadt d'une turbine Girard utilisant 300 litres par seconde tombant de 180 mètres ; la dépense s'est élevée à 450.000 francs, dont 45.000 francs pour la turbine avec ses fondations et transmissions et 210.000 fr. pour la canalisation, longue de 1,5 kilomètre. Détails de construction. - Le détail le plus important des turbines à axe vertical est l'usage fréquent du pivot

Fontaine, ramené à la partie supérieure de l'appareil, grâce à l'emploi d'un arbre creux tournant autour d'un arbre fixe central.

Études sur les turbines.- Les turbines ont été étudiées par de nombreux auteurs, dont les travaux forment des ouvrages spéciaux, ou sont publiés dans des journaux

techniques. Les publications allemandes surtout sont riches à cet égard. On trouvera dans le Cours de machines de M. Haton de la Goupillière , chapitre x, de nombreuses indications bibliographiques sur ce sujet. Parmi les livres les plus récents, nous citerons Allgemeine Theorie der Turbinen de Ludewig (1890) , les Hydraulic motors de

Bodmer (1889), et Die graphische Theorie der Tztrbinen, etc., de G. Herrmann (1887).

Si simple que paraisse le sujet à première vue, il comprend plusieurs détails d'une étude délicate, et la théorie des turbines n'est pas toujours présentée d'une manière claire et satisfaisante. Une théorie complète ne doit pas d'ailleurs être limitée au cas spécial d'une vitesse déterminée de turbine, nécessaire pour l'entrée sans choc de l'eau dans les aubes mobiles ; elle s'appliquera à toutes les vitesses possibles, correspondant à des valeurs diverses