Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 66]

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PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS

donnait une désagrégation imparfaite du minerai brut. Les éléments friables ou dont l'éclatement se produit aisément (les gneiss, les carbonates, la galène et parfois

la blende; étaient broyés les premiers, tandis que le quartz et le mélange de pyrite et de blende où se trouve disséminée de la galène, arrivaient intacts sur les cribles qui accompagnaient les bocards. Les cribles donnaient en conséquence un produit intermédiaire, qui devait subir une désagrégation plus complète, et un minerai sul-

furé, dont l'enrichissement en plomb ne pouvait être réalisé économiquement. Si l'on voulait d'ailleurs pousser,

avec les cylindres, le broyage jusqu'à 3 millimètres, il aurait fallu recourir à l'emploi de deux paires de cylindres,

l'une dégrossisseuse, l'autre finisseuse, et l'on aurait vu les frais s'élever rapidement, puisque le broyage des masses quartzeuses aux cylindres finisseurs est, ainsi qu'on le sait, plus cher que le bocardage. L'insuffisance de la désagrégation par les cylindres a eu cette autre conséquence, que certains produits, notamment les produits n° 7 et b du tableau de la page 84-85,

n'étaient pas assez riches pour être immédiatement livrables au commerce, et exigeaient un nouveau traitement ; une concentration plus avancée de la galène et l'enrichissement en argent qui en est la conséquence, auraient sans doute élevé la recette brute ; il ne faut pas toutefois oublier que le traitement de petites quantités de matières ne permet pas toujours de réaliser, à chaque opération, entre les teneurs, la gradation la plus économique.

On peut trouver dans les expériences qui viennent d'être résumées ci-dessus, une justification de l'emploi du bocard dans les ateliers saxons, où la conservation d'appareils déjà anciens, loin d'être le résultat d'habitudes routinières, est au contraire, le fruit d'observations attentives et d'expériences raisonnées.

DANS LA SAXE, LE HARTZ ET LA PRUSSE RHÉNANE.

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3° Frais. Je donnerai, ,à titre d'exemple, le détail des frais par tonne de minerai brut 1° De la préparation mécanique dans l'atelier saxon d'Himmelfahrt.

2° Du traitement dans l'atelier d'Ems. Atelier d'Himmelfalirt.

f4ancs

Cassage à la main, scheidage, klaubage . . Débourbage suivi de klaubage et criblage . Broyage aux cylindres et criblage. Bocardage dans l'eau et lavage sur les tables. Frais de transport, d'essais, etc

2,50 1,75 0,60 2,20 5,00

Total (par tonne de minerai brut).

12,05

20 Atelier d'Ems.

Troncs

0,31

Cassage à la main et scheidage préliminaire. Scheidage soigné Traitement du menu Traitement des blendes et des galènes

Total (par tonne de minerai brut).

1,05 2,01 0,88 .

4,28

Les traitements appliqués dans chacun de ces deux ateliers sont trop différents (voir plus loin pages 98 et 162)' pour que les prix en soient comparables. On peut toutefois observer que celui de l'atelier d'Ems ne contient pas les frais d'essais, et que, d'autre part, la disposition continue qui est adoptée pour cet atelier y diminue beaucoup la main-d'oeuvre. D'ailleurs les frais de travail à la main ne peuvent manquer d'être beaucoup plus élevés en Saxe

qu'à Ems, à cause de la complexité du minerai d'Himmelfahrt et surtout de sa grande richesse qui exige, de la part des ouvriers affectés à ce travail, une habileté qui n'est pas nécessaire dans le traitement du minerai d'Ems.