Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 245]

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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.

on trouve non moins de variété dans le nombre d'onces

cuivre rouge ou en laiton jaune, jusqu'aux raboteuses sapèques des derniers empereurs, mélange de sable et

mais il y a des livres de 18, 20, 22, 24 onces, suivant les marchandises, leurs lieux de fabrication et leur lieu de vente. Àu - dessous de 16 onces, pour les denrées transportées loin de leurs pays de production, on trouve

de laiton. Quant aux mauvaises sapèques, meo-tsien, coulées par les faux-monnayeurs, simple peuple ou mandarins, elles n'ont que demi-droit de circulation en se mêlant à leurs soeurs plus honnêtes. 1.000 sapèques, enfilées par paires de 100 sur deux

ficelles parallèles réunies aux deux extrémités, composent

une ligature.

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à la livre. La livre officielle ou commune est de 16 onces,

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les livres de 14 et de 12 onces. Dans le même pays, pour certains commerces, la viande par exemple, le prix est invariable, mais suivant la hausse ou la baisse des prix du marché la balance varie de 11. à 20 onces. Quand je parlerai de livres ou d'onces, c'est l'once

dent environ de 14 à 18 ligatures. En prenant pour

moyenne, officielle ou commune du Se-tchoan, de 36 grammes, qui servira de base, donnant à la livre 576 grammes. A ce compte, le tsien, dixième de l'once, vaut 3gr,6; le fen, centième de l'once, Og1',36. 100 kilogrammes repré-

moyenne 16 ligatures, on estime que 10 sapèques valent Of,05; une ligature, 5 francs ; le taél, 8 francs ; le globule environ 80 francs ; le ouan d'argent ou 10.000 tads 80.000 francs ; le ouan de ligatures 50.000 francs.

sentent 174 livres ; un kilogramme, 27°",84. La Chine n'a pas encore frappé Valeurs monétaires. de monnaie d'argent : ce métal se vend au poids ; il suit donc. les variations de l'once ou liang qui se traduit alors par tad. Dans le commerce, l'argent se trouve ordinai-

rement en globules d'environ 10 taels, rarement plus, très souvent moins. Il se change directement contre marchandises pour le grand commerce, ou contre la sapèque, monnaie courante de la vie de chaque jour. La sapèque est une monnaie de cuivre ou de laiton, ronde, percée d'un trou carré, coulée au moule, portant le nom de l'empereur, d'un côté en caractères chinois, de l'autre en caractères mongols. Cette pauvre sapèque, le cauchemar de tant de Chinois, a subi plus de vicissitudes que les autres mesures. Chacune a presque son aspect à part et il est difficile d'en trouver deux qui se ressemblent exactement. Néanmoins les bonnes sapèques

valent pour le courant autant les unes que les autres, depuis les belles sapèques des anciens empereurs, en

10 taéls, suivant les fluctuations du change, se ven-

Ces valeurs sont celles du change. Pour la valeur

d'usage, il est certain qu'an Se-tchoan une ligature représente en denrées plus que 5 francs en France. On peut s'en rendre compte par l'énumération de quelques prix la livre de farine vaut de 24 à 30 sapèques, la livre de viande de porc de 64 à 80 sapèques ; une poule de 120 à 150 sapèques, un canard de 60 à 80 sapèques, un pigeon

de 20 à 30 sapèques ; un ouvrier gagne 120 sapèques par jour, et peut vivre largement avec cela. Le livre officiel des salines du Se-tchoan (Yen- fa-tche).

Ce livre a été édité, il y a quelques années, par le préteur Tin-pao-tche, vice-roi de la province. D'après les préliminaires, l'auteur a mis à contribution tous les anciens rescrits impériaux, toutes les histoires des différentes dynasties, tous les livres de géographie de chaque

sous-préfecture, tous les anciens livres sur les salines, toute la collection des procès à propos du sel ; il s'est l'ait aider dans son oeuvre par vingt-six docteurs, licenciés, ou mandarins instruits dans la partie. Ce laborieux