Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 145]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

avec un catalogue indiquant, par fosse et par veines, la provenance de chaque échantillon. Cette collection, commencée par lui pendant son séjour dans le Pas-deCalais, contenait déjà un grand nombre de formes intéressantes et de types nouveaux lorsqu'il la communiqua, en 1872, à M. Zeiller pour l'étudier. Sur le désir de celui-

ci, il s'attacha à la compléter, mettant à profit, pour réunir de nouveaux documents, ses tournées annuelles d'inspection, emportant même avec lui les spécimens encore incomplets pour les signaler à l'attention des

ingénieurs exploitants et provoquer de leur part des recherches plus attentives. C'est ainsi qu'il parvint à réunir la magnifique série d'échantillons qui a permis d'entreprendre l'étude et la description de la flore fossile

du bassin de Valenciennes. Il a fait don de cette belle collection à l'École des mines de Paris. Citons encore Un relevé des fossiles trouvés dans les travaux des différentes fosses ;

Un carnet de photographies de plantes fossiles, provenant de différentes régions, avec indication de leur gisement ;

Un journal d'observations pour l'exécution de la carte géologique détaillée du Pas-de-Calais ; ces observations vont jusqu'en 1844, et constituent un travail considérable; Enfin le texte de cette carte géologique.

Séjour à Saint-Étienne. - Au sortir du sous-arrondissement minérologique d'Arras , nous retrouvons

M. du Souich à la tête de l'arrondissement de SaintÉtienne, absorbé, pendant près de onze ans, par les soins d'un service très chargé au point de vue de la surveillance des mines, et dont la charge s'augmenta encore du contrôle du chemin de fer de Rhône-et-Loire, puis, vers la fin, de la direction de l'École des mineurs.

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Pour les mines, c'était le moment où la production et l'exploitation prenaient une extension de plus en plus grande, par suite du développement général de l'industrie ; aussi eut-il à traiter un grand nombre d'affaires d'une importance capitale, comme celles qui précédèrent et suivirent le décret du 23 octobre 1852 sur les réunions de concessions.

A cette époque, en effet, avaient surgi de graves difficultés, qui menaçaient d'aboutir à de véritables conflits entre les concessionnaires de mines et les industries si nombreuses dont la houille est l'aliment indispensable. La sagacité de l'ingénieur, l'esprit de justice qui l'animait, son dévouement qu'on savait absolument désintéressé, lui assurèrent bientôt une autorité morale qu'il sut mettre à profit pour amener l'apaisement des esprits, en même temps que les pouvoirs publics, éclairés par ses judicieux rapports, intervenaient pour imposer la solution la plus favorable à l'intérêt de tous. Il eut aussi à donner son avis à propos d'accidents d'une gravité exceptionnelle, comme il s'en présente malheureusement de temps en temps dans le bassin houiller. C'était aussi l'époque où de grandes améliorations dans les méthodes d'exploitation commencèrent à être introduites. D'un autre côté, la métallurgie prenait une importance croissante ;

et, dans la Loire en particulier, plusieurs

lignes nouvelles de chemins de fer furent construites dans cette période. M. du Souich apporta dans ce service le zèle et le dévouement qui étaient dans sa nature ; il y fit, comme partout, preuve de connaissances scientifiques et pratiques approfondies, et d'un esprit d'observation qui lui

permettait de discerner la vérité dans les circonstances les plus difficiles.

Nous citerons, en particulier, l'observation faite par