Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 375]

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SUR L'INFLAMMABILITÉ DU GRISOU

Société royale de Londres le 9 novembre 1815 (*), et où il fit connaître aux mineurs la lampe de sûreté qu'il avait inventée au cours de ses études.

Il est intéressant de citer textuellement la partie de

ce mémoire qui se rapporte à l'inflammabilité des mélanges d'air et de grisou (**).

Il était très important, dit Davy, de déterminer le degré de chaleur convenable pour faire détoner l'air inflammable des mines, lorsqu'il est mêlé dans la proportion requise avec l'air atmosphérique. « J'ai observé qu'une faible étincelle électrique ne faisait point détoner 5 parties d'air et 1 de gaz ; tandis que 6 parties d'air et 1 de gaz détonaient ; mais qu'une forte étincelle, produite par une décharge de la bouteille de Leyde, déterminait la détonation des différents mélanges, tout comme la lumière d'un flambeau. Un charbon bien brûlé ne donnant plus de flamme, chauffé au rouge intense, n'a fait détoner aucun niélange; on a soufflé sur ce charbon un mélange suscep«

PAR LES ÉTINCELLES.

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détone aux 3/7 de son volume d'air, s'enflamme par le fer et le charbon chauffés à une faible chaleur, et il en est de même de l'hydrogène sulfuré. » Plus loin et après avoir relaté ses expériences sur la propagation de l'inflammation dans les tubes étroits, Davy ajoute

« Les ouvriers pourront s'éclairer avec un feu de char-

bon qui brûle sans flamme, ou avec les étincelles produites par le choc d'un silex contre une 'meule d'acier, lorsqu'ils seront obligés de travailler dans une partie de la mine où le gaz inflammable est susceptible de détoner; néanmoins ce dernier moyen n'est pas aussi sûr que le premier.

fer chauffé au plus haut degré de chaleur rouge, et au

« Il paraît (It is probable) que lorsque les explosions sont produites par les étincelles de la meule d'acier, l'air inflammable est dans une proportion requise pour brûler tout l'oxygène de l'air; car ce n'est que dans ce cas que l'étincelle électrique fait détoner le gaz (*) » On remarquera que, dans ce dernier passage, Davy ne rapporte que des on-dit. Il n'a évidemment pas observé l'inflammation du grisou par les étincelles de la meule

degré ordinaire de chaleur blanche, n'a pas pu enflammer

d'acier ;

le mélange détonant ; mais lorsqu'il est en pleine combustion, il le fait détoner. « ...Eu égard à la combustibilité, l'air inflammable des mines diffère beaucoup des autres gaz inflammables. Le

vraisemblablement que dans le cas où le mélange est plus détonant possible.

tible de détoner sans produire aucune inflammation. Un

il fait seulement remarquer que cela n'arrive le.

Pendant bien des années, la connaissance des pro-

gaz oléfiant, mêlé avec l'air atmosphérique dans la même

(") If it be necessary to be in a part of the mine where the

proportion, est brûlé par le fer et le charbon chauffés à un rouge faible. L'oxyde gazeux de carbone qui détone .avec 2 parties d'air, est également enflammé par le charbon et le fer chauffés au rouge. Le gaz hydrogène, qui

fire-damp is explosive, for the purpose of clearing the workings, taking away pillars of coal, or other objects, the workman may be lighted by a tire mod of charcoal, which barns without flame, or by the steel mill, though this doés net afford such entire security from danger as the charcoal tire.

(*) Sur l'air inflammable des mines de charbon, par M. Humphry Davy. Traduit par M. le comte Chaptal. (Annales de chimie el de physique, 1" s., t. I, 1816.) (**) Je cite d'après la traduction de Chaptal.

fireci by electrical sparke from a cornillon machine. Phil. Trans. of the R. Soc. London, 1816, P. L

It is probable, that when explosions occur from the sparks from the steel mill, the mixture of the fire damp is in the proportion required to consume ail the oxygene of the air, for it is only in about titis proportion that explosive mixtures can be