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ANALYSE DES MINERAIS DE FER DE LA FRANCE,
Nous aurons ainsi le moyen, non seulement de rappeler les noms et la situation d'un très grand nombre de gîtes, dont quelques-uns seulement sont aujourd'hui en exploi-
tation, mais aussi de faire connaître les qualités et les défauts de minerais que l'industrie française peut être amenée à utiliser un jour ou l'autre, défauts et qualités qui se traduisent fidèlement dans l'analyse chimique. L'analyse, en effet, donne pour ce genre de minerais
bien mieux que pour les autres minerais en général, la composition moyenne de la couche ou du filon d'où ils ont été extraits. Les échantillons sont presque toujours pris au hasard sur des tas, dont la teneur est assez uniforme, parce que le minerai de fer n'ayant qu'une faible valeur intrinsèque, ne s'exploite que s'il est à peu près massif ou facile à enrichir par lavage. Il n'en est pas de même pour la plupart des autres minerais métalliques, qui sont souvent composés de plusieurs espèces minérales très distinctes et ordinairement accompagnés d'une proportion très variable de gangue stérile ; on serait exposé
à de graves erreurs si, pour un mélange aussi irrégulier, on attribuait à l'ensemble des produits de l'extraction les résultats d'analyse obtenus sur un échantillon pris au hasard ou même choisi à dessein, mais sans observation des règles nécessaires pour arriver à une prise d'essai de teneur moyenne. Les minerais de fer ont, comme il vient d'être dit, une 'teneur généralement assez régulière ; mais la teneur n'est elle-même que l'un des éléments d'appréciation ; il faut, en outre, tenir compte des substances qui, disséminées dans le minerai, pourront exercer une influence utile ounuisible sur la facilité de son traitement et sur la qualité des produits. Les proportions plus ou moins élevées de silice et d'alumine modifient la fusibilité des minerais et exigent l'addi.
tion de fondants appropriés. La chaux, la magnésie, le manganèse influent non seulement sur la facilité de la fusion, mais aussi sur la qualité de la fonte et, par suite,
DE L'ALGÉRIE ET DE LA TUNISIE.
sur celle du fer ou de l'acier; le soufre, le phosphore, agissent particulièrement sur la composition et la qualité de la fonte, sur la difficulté de son affinage ultérieur et sur les propriétés du métal qu'on en peut retirer. La connaissance détaillée de la composition des mi-
nerais de fer est donc nécessaire pour juger de leur valeur, pour calculer les qualités de fondants et de combustible qui doivent compléter le lit de fusion, pour diriger convenablement l'allure des hauts-fourneaux et prévoir à l'avance la nature des fontes que l'on obtiendra et les opérations qu'il conviendra de leur faire subir.
Les analyses du bureau Composition des minerais. d'essai ont été faites spécialement en vue de servir à l'industrie minière et métallurgique. Aussi a-t-on cru devoir les présenter dans un cadre uniforme et faire figurer chacun des éléments utiles ou nuisibles sous une forme invariable, sans se préoccuper de l'état réel de combinaison où il se trouvait dans le minerai. Cette notation a l'avantage de faciliter la comparaison des divers minerais au point de vue du rendement et de la pureté. Par exemple le fer se trouve dans la plupart des minerais à l'état de peroxyde anhydre ou hydraté ; mais parfois aussi il est à l'état d'oxyde salin (Fe304), comme
dans les minerais magnétiques, ou même à l'état de protoxyde (FeO), comme dans certains minerais silicatés
et dans les minerais carbonatés. On a cru devoir le porter toujours, dans les tableaux d'analyses, sous la forme de peroxyde (Fe203), de façon que la teneur en fer métallique pût toujours se calculer de la même façon, en multipliant la proportion indiquée de peroxyde par le coef2Fe ficient 0,70 (--= Fe20.3). Il résulte parfois de ce mode de
notation une anomalie apparente, car la somme des éléments portés au tableau d'analyse peut dépasser un peu le nombre 100. Il est d'ailleurs bon de remarquer que, de