Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 294]

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CONDITIONS DU TRAVAIL ET GRÈVE DE 1889

DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES.

la descente dans les travaux sera fixé à huit heures du matin. Par contre, les samedis, on travaillera de quatre heures du matin jusqu'à midi.

réclamations. Après avoir demandé 15 p. 100 d'augmen-

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11° Tous les mineurs renvoyés jusqu'à présent seront

rétablis 'dans leurs droits antérieurs, après l'issue de la réunion, à l'exception de ceux qui sont condamnés pour vol de charbon dans la mine. 12° L'admission des enfants des mineurs doit avoir lieu par numéro d'ordre, comme le comportent les inscriptions ; en outre, deux anciens mineurs seront préposés au contrôle dans chaque inspection. 13° En cas de rejet de ces propositions, le personnel

se mettra unanimement en grève après un délai donné. On attend la réponse dans les huit jours. Étaient présent plus de 3.000 hommes. Inspections diverses. Le Congrès a été clos par un triple vivat en l'honneur de Sa Majesté l'Empereur. Clôture à six heures cinq minutes de l'après-midi.

Ce procès-verbal doit, à l'issue de la réunion, passant par-dessus la filière administrative, parvenir à Sa Majesté l'Empereur. L'assemblée a décidé de le revêtir de la signature de trois ouvriers de chaque inspection.

Lu à l'assemblée et signé à Bildstock le 15 mai 1889. »

(Suivent les signatures des membres du bureau et de trois ouvriers appartenant à chacune des inspections 5, 6, 7 et 9).

Cependant les esprits tendaient à s'apaiser ; la généralité des ouvriers comprenait l'importance des concessions obtenues et l'inutilité de prolonger la grève. Le 21 mai, les trois quarts des mineurs de la Westphalie revenaient sur leurs chantiers. Les autres, excités par un comité central, continuaient à faire entendre de vives

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tation des salaires, ils en exigeaient 20 et jusqu'à 30 p. 100. L'arrestation des sept principaux membres du comité central, dans la nuit du 26 au 27, l'interdiction des réunions, en vertu de la loi concernant les socialistes,

et l'affichage sur toutes les mines d'un avis relatif à l'exclusion de tout ouvrier qui n'aurait pas opéré sa rentrée le 31 mai, déterminèrent la reprise du travail, qui, comme nous l'avons dit précédemment, put être considérée comme générale, le ler juin, dans toute l'Allemagne. Ainsi qu'on a pu en juger par l'exposé qui précède, les principales revendications des mineurs, celles qui se sont produites presque unanimement, ont consisté dans 1° La journée de huit heures ; 2° L'augmentation des salaires.

Il est intéressant de rechercher quelles étaient les conditions du travail, dans quelle mesure satisfaction a été effectivement donnée aux grévistes, ce qu'ils ont fina-

lement gagné dans la lutte qu'ils ont engagée contre les exploitants.

Examinons d'abord quelle était la longueur de la journée, quand on ne faisait pas d'heures supplémentaires. La durée du poste, avant la grève, était plus ou moins longue suivant les districts houillers. Elle s'élevait, normalement, à dix heures dans la plupart des houillères du bassin de la Sarre, y compris l'entrée et la sortie ; dans quelques autres elle atteignait douze heures. Dans le bassin d'Aix-la-Chapelle le poste durait ordinairement dix heures ; de même dans la basse Silésie, mais parfois davantage. Il comprenait jusqu'à douze heures (dont, à la

vérité, une heure réservée au repas ) dans la haute Silésie.

Il en était tout autrement dans le bassin de la Ruhr,