Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 271]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

520

REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

chine soufflante de la société J. Cockerill mérite une mention spéciale ; déjà ancienne, elle figurait encore à l'Exposition de 1889. Cette machine est verticale avec deux cylindres Woolf en bas et un cylindre à vent à la partie supérieure; une traverse commande un arbre passant sous les cylindres moteurs et portant deux volants.

Le tout forme un ensemble ramassé en plan et bien groupé. Dans le compresseur Burckhardt et Weiss, pour mieux

proportionner à chaque instant la résistance et la puissance, le cylindre à air et le cylindre à vapeur sont reliés à deux manivelles du même arbre calées à 50 degrés, la manivelle du cylindre à air précédant l'autre (Arme>

gaud, Pub. id., 36 S., vol. 1, p. 559). Machines de laminoirs. La commande des laminoirs exige parfois des moteurs d'une puissance considérable. Si la rotation est continue, toujours dans le même sens,

la barre étant ramenée par-dessus les cylindres ou les trains ayant trois cylindres comme aux États-Unis, le moteur ne présente guère de dispositions spéciales : il est seulement muni d'un volant puissant ; on fait usage de machines horizontales à un cylindre (quelquefois de Corliss comme à l'usine Russery, à Lorette (Loire), où la puissance est transmise au laminoir par courroie), ou à plusieurs cylindres, par exemple, avec trois groupes compound tandem au même train (à Bethlehem en Pennsylvanie), ou bien de machines pilon, occupant moins de place autour des laminoirs. Mais si la rotation doit changer de sens à chaque passage de la barre à laminer, on fait usage d'un type de machine réversible créé à Seraing et remarquable par la facilité et la rapidité de la manoeuvre, malgré les dimensions considérables de l'appareil. La machine a deux cylindres attaquant deux manivelles à angle droit; elle n'a pas de volant ; la distribution se fait par coulisse avec servo-moteur pour commander l'arbre de relevage.

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

521

Une machine de ce genre, aux aciéries du -Nord et de l'Est, a des cylindres de 11'1,250 de diamètre, avec course de lm,400; elle fait jusqu'à 150 tours par minute.

Nous laissons de côté l'étude des 6° LOCOMOTIVES. locomotives; une note que nous avons publiée dans le Bulletin de l'assoc. amic. des élèves de l'École des mines (n" de janvier et février 1890), donne une énumération des locomotives à l'Exposition de 1889 avec indication

de leurs caractères les plus importants. Le mécanisme de la locomotive peut atteindre facilement de fortes vitesses de rotation, malgré la course assez grande de ses pistons (600 à 650 millimètres d'ordinaire) et le poids souvent considérable de ses bielles ; c'est ainsi que dans des expériences qui viennent d'être faites par la compagnie du chemin de fer P.-L.-M., des locomotives de types divers faisaient sans fatigue 320 à 350 tours par minute. Ce sont surtout les conditions d'établissement

de la voie et la nécessité de remorquer des charges assez lourdes qui limitent leur vitesse.

L'étude des machines ma7° MACHINES MARINES. rines est particulièrement intéressante, car ce sont les plus puissants moteurs qui existent, ceux pour lesquels la réduction du poids et de l'emplacement de l'appareil complet, y compris les chaudières, a le plus d'intérêt, ainsi que l'économie de combustible ; enfin, leur marche est continue souvent pendant plusieurs semaines, et leurs pièces doivent être simples et robustes pour diminuer les chances d'avaries. A considérer l'effet qu'on veut obtenir, on peut ranger ces machines en quatre catégories : les moteurs des bateaux de commerce, cargoboats, pour lesquels on recherche la simplicité et la facilité de la conduite, avec des vitesses modérées ; ceux des paquebots rapides, pour lesquels on désire obtenir des vitesses souvent considérables ; pour ces deux enté-