Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 224]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

frais de main-d'oeuvre, de l'intérêt et de l'amortissement du prix des appareils, serait, suivant leur dimen-

Le moteur simplex fonctionne aussi, bien entendu, au gaz ordinaire : l'allumage se fait à l'aide d'un tiroir

sion, de 1 à 1,5 centimes, le coke ou l'anthracite coûtant de 16 à 20 francs la tonne. Le moteur qui consomme ce gaz diffère du moteur à gaz d'éclairage par le réglage des proportions admises :

qui met le cylindre en communication avec une chambre où se produit une série continue d'étincelles électriques. Cette machine a été l'objet d'une description détaillée, précédée d'un intéressant historique des moteurs à gaz,

il faut beaucoup plus de gaz pour donner un mélange

dans les Proc. of the Inst. of mech..Engineers, 1889,

combustible équivalent. C'est ainsi qu'un moteur à com-

p. 500.

pression consomme environ 2'118,5 de gaz Dawson par che-

D'autres appareils sont parfois employés pour la production du gaz à l'eau, notamment l'appareil Strong, où l'on fait passer alternativement sur le charbon l'air qui l'échauffe, puis la vapeur d'eau surchauffée qui donne

val-heure. On arriverait, d'après certaines expériences, à une dépense de combustible solide ne dépassant pas Ohg,5 par cheval-heure indiqué.

Nous citerons le moteur Delamare-Deboutteville et Malandin , dit moteur simplex, d'une puissance de 100 chevaux, qui fonctionnait à l'Exposition avec le gaz

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un mélange d'hydrogène et d'oxyde de carbone sans azote. C'est surtout aux États-Unis qu'on se sert de l'appareil Strong.

Dawson. Le diamètre du cylindre unique de ce moteur est

de 575 millimètres, la course étant de 950 millimètres le nombre de tours par minute était de 107. Afin d'ex-

pulser une plus forte proportion des gaz brûlés que dans les moteurs ordinaires marchant suivant le cycle à quatre temps, l'explosion ne se produit pas quand le piston est à fond de course, mais quand la manivelle motrice a parcouru un angle de 15 degrés depuis son point mort. Dans les moteurs aux gaz pauvres, il est utile, en effet, de ne pas appauvrir encore les mélanges par l'addition d'une trop forte proportion de gaz inertes. La disposition indiquée permet de laisser une chambre moindre derrière le piston à fond de course : la compression du mélange y est considérable, trop considérable pour qu'il

La plupart des types de moteurs à gaz peuvent être modifiés de manière à consommer, au lieu de gaz d'éclairage ou de gazogène, de l'air chargé de vapeurs de pétrole. Il suffit que l'air traMoteurs au pétrole.

verse, avant d'entrer dans le cylindre de la machine, un carburateur rempli de gazoline ou essence de pétrole

très volatile. L'allumage électrique est alors le plus commode. Beaucoup de machines, à l'Exposition de 1889,

étaient disposées pour cet usage des essences de pétrole au lieu de gaz. On obtient ainsi des moteurs qui

faite par la manivelle motrice. Cette détente restitue

peuvent être employés partout. La consommation paraît descendre jusqu'à 400 grammes de pétrole par chevalheure et même au-dessous. MM. Mignon et Rouart ont aussi construit un moteur agricole qui est une locomobile sur roues marchant au pétrole. Le moteur, qui est du nouveau type Lenoir, repose sur un réservoir cylindrique qui prend la place de la chaudière d'une locomobile ordinaire. On verrait volontiers des engins de ce

l'excès de travail absorbé par la compression trop forte.

genre remplacer les locomobiles agricoles à vapeur,

convienne alors de l'enflammer, car la machine serait soumise à des pressions excessives ; on commence par laisser détendre légèrement ce mélange pendant le parcours du piston correspondant à la rotation de 15 degrés