Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 314]

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DES LAMPES DE SI:TRETÉ.

578 NOTE SUR DIVERS SYSTÈMES DE FERMETURE

au moyen d'un globule d'étain, dont on détermine la fusion avec un fer chauffé au rouge. L'opération s'effectue sur le réservoir des lampes séparées du tamis ; il est facile de voir que le verrou saillant n'empêche pas de visser le chapeau ; l'interposition d'un ressort à boudin,

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choc, soit lorsque la soudure n'a pas été bien faite par le lampiste qui en est chargé. On ne peut donc pas toujours conclure qu'il y a contravention, lorsqu'on ;.trouve une lampe ouverte entre les mains d'un ouvrier. La proportion de lampes ouvertes dans ces conditions, c'est-à-dire sans

permet au verrou de descendre sous la pression du cou-

qu'on puisse affirmer la fraude, est, à la compagnie

vercle, jusqu'au moment où il se trouve en regard de l'encoche, dans laquelle il pénètre, poussé par le ressort, ce qui opère la fermeture de la lampe. Le même résultat serait d'ailleurs obtenu dans de meilleures con-

d'Anzin, d'environ une sur cinq cents. Il est essentiel de tenir, sur le carreau de chaque fosse,

ditions, si, au lieu d'une simple encoche, le chapeau était muni d'une crémaillère, comme dans la fermeture électro-magnétique Villiers.

Pour ouvrir une lampe , il suffit d'appliquer sur la platine un fer chauffé au rouge ; l'étain entre en fusion,

et, par le jeu d'un second ressort à boudin, le piton de fermeture sort de l'encoche. La lampe est alors ouverte. Les ouvriers mineurs de la compagnie d'Anzin remon-

tent au jour entre deux et quatre heures; l'ouverture et la soudure des lampes sont faites dans l'après-midi; le lendemain matin, au moment de la descente, il suffit d'allumer les lampes et de visser le chapeau.

D'après l'inventeur, un lampiste exercé peut souder cent lampes par heure ; dans la pratique, nous ne croyons pas qu'il faille compter sur plus de cinquante ou soixante lampes. Cette fermeture nous paraît offrir des garanties suffisantes au point de vue de la sécurité ; il est clair qu'il est à peu près impossible à l'ouvrier d'avoir à sa disposition,

dans le fond de la mine un fer chauffé au rouge; d'un autre côté, toute tentative d'ouverture par des moyens mécaniques, offrirait évidemment des traces d'effraction.

Il arrive cependant quelquefois que la platine se soude seule sous l'effort du ressort, soit à la suite

des-

d'un

un registre sur lequel on inscrit les noms des ouvriers qui ont rapporté leur lampe ouverte. Il est clair que, si le fait se renouvelle plusieurs fois, à peu d'intervalle, pour le même ouvrier, on se trouve en présence d'ouvertures volontaires de la lampe. Les diverses pièces de la fermeture sont d'un entretien assez difficile ; c'est probablement ce qui a empêché le système de se répandre, alors qu'il réalisait, au moment où il a été appliqué, un progrès considérable sur toutes les fermetures à clef. Quoiqu'il en soit , la compagnie des mines d'Anzin, remplace peu à peu, sur ses lampes, la soudure Dinant par le système du rivet de plomb.

La fermeture des lampes au Rivure au plomb. moyen d'un rivet de plomb qu'on écrase, et sur lequel on marque des signes spéciaux, est d'un emploi relativement récent en France. Dans leur rapport d'enquête de 1881 sur les mines à grisou étrangères (*), MM. Pernolet et Aguillon signalent l'application, dans quelques mines anglaises et westphaliennes, de la fermeture au rivet de

plomb. Ce n'est que quelques années après que le système commença à se répandre en France; aujourd'hui il est en usage, avec certaines variantes, dans un assez grand nombre de houillères. (*) Exploitation et réglementation des mines à grisou, en BelRapport de mission, pique, en Angleterre et en Allemagne. par MM. Pernolet et Aguillon.