Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 277]

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DANS LA RÉGION D'HUELVA.

L'INDUSTRIE DU CUIVRE

soumettre au grillage des minerais très riches. La proportion des noyaux y serait en effet trop considérable et, comme on ne pourrait facilement les trier, il en résulterait une perte de cuivre. Ce grillage, comme nous avons eu déjà l'occasion de le

faire remarquer pour les autres opérations de principe très simple qui constituent la métallurgie du cuivre dans la région d'Huelva, demande dans la pratique des précautions assez grandes, dont les principales sont l'obser-

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d'hui peu à peu les anciens terreros soumis au lavage depuis de longues années. Nous en reparlerons à propos de la dissolution du cuivre. b. Dissolution du cuivre. Le minerai, après avoir été soumis au grillage, est aujourd'hui en partie, comme

nous venons de le voir, lavé dans des bassins, de manière

à dissoudre aussitôt 1/5 du cuivre contenu. Puis le tout est formé en tas dits terreros. Les anciens terreros se trouvaient très près de Rio-

aujourd'hui on les transporte peu à peu à une

vation de certaines dimensions enseignées par l'expérience et le réglage de l'accès de l'air pendant la marche

Tinto ;

de l'opération. Il est à peine besoin de faire remarquer les inconvé-

appliquée avec ses perfectionnements les plus récents. Là on utilise : 10 l'action de l'acide sulfureux pour hâter la sulfatisation ; 2° celle du sel marin et du bioxyde de manganèse pour produire des chlorures. La première des deux réactions est fondée sur le fait suivant : si on soumet un tas de minerai grillé ou même cru à l'action de l'acide sulfureux, celui-ci, en présence de la vapeur d'eau développée par l'échauffement du tas, produira de l'acide sulfurique réagissant sur la croute d'oxydes pour donner des sulfates. Quant à l'action du chlorure de sodium et du bioxyde

nients énormes que présente cette méthode au point de vue de la santé publique, surtout depuis que l'addition de sel marin a ajouté du chlore à l'acide sulfureux. Ils ont provoqué récemment une grève dont la sanglante répres-

sion n'a peut-être calmé les esprits qu'en apparence. Aussi a-t-on cherché divers moyen de diminuer la prod.uc. tion des fumées au voisinage du village qui, par les jours de vent d'Est, était devenu absolument inhabitable. Le plus

simple a consisté à éloigner les teleras dû côté Est vers Planès ; mais cela n'empêchait pas, bien entendu, la vé-

gétation d'être détruite à 5 lieues à la ronde : il fallait arriver à absorber l'acide sulfureux. C'est à quoi on réussira sans doute en partie par la construction commencée à Planès d'une immense chambre de plomb devant four-

assez grande distance à Naya, où la méthode est alors

de manganèse, elle peut être de deux natures; en présence des liqueurs chargées de l'acide sulfurique dont nous venons d'expliquer la formation, le chlorure de sodium doit donner de l'acide chlorhydrique ; d'où, avec le bioxyde de 'manganèse, du chlore, formant dès lors du

nir, entre autres choses, l'acide sulfurique employé au lavage de la cascara et que la compagnie, par une anomalie bizarre, est aujourd'hui obligée d'acheter au dehors. Mais un procédé plus intéressant est celui qui consiste dans l'utilisation faite à Naya, sur une grande échelle, de l'acide sulfureux pour hâter la sulfatisation.

perchlorure de fer qui dissout l'excès de sulfure de cuivre

A cet effet, on a installé à Naya d'immenses champs de terreros d'une nature particulière où l'on reporte aujour-

principes : on commence par allumer une rangée de teleras à la façon ordinaire ; puis, tandis qu'ils brûlent en

et de sulfure d'argent ; en outre, il n'est pas impossible que le bioxyde de manganèse, en présence de l'acide sulfurique et sous l'influence de la chaleur, produise de l'oxygène libre qui agisse dès lors sur la pyrite. -Voici maintenant comment se fait l'application de ces

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