Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 272]

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

rature résultant de l'échauffement des tas demande à être bien réglée ; car si elle est trop basse, le cuivre

ne se dissout plus ; si elle est trop élevée, l'excès de vapeur empêche l'accès de l'air, donc l'oxydation du cuivre, et, en outre, un peu plus de fer risque de se dissoudre. La température convenable, vérifiée souvent au ther momètre dans les cheminées en poterie dont nous avons

parlé, doit être d'environ 100 degrés Fahrenheit. On

conçoit que par l'arrosage plus ou moins abondant on soit maitre d'agir sur elle. De même cet arrosage doit être réglé en quantité pour -

pouvoir dissoudre le maximum de cuivre avec le minimum d'eau possible ; ce qui nécessite un certain séjour de

la liqueur dans la masse et certains temps d'arrêt permettant à l'oxygène de l'air de pénétrer dans la pyrite mouillée et poreuse pour la sulfatiser. Aussi analyse-t-on souvent l'eau qui sort au pied du tas et, si elle n'est pas assez enrichie, on cesse d'arroser la partie correspondante pendant quinze jours ou un mois. La quantité d'eau nécessitée est considérable. On a dû construire pour ce service deux réservoirs, l'un de cinq millions de tonnes, l'autre d'un million et demi, dont le plus petit seul sert en même temps à la consommation du pays et à l'irrigation. Quant à l'eau chargée de sulfate de fer qui a passé dans la série des bassins de cémentation, on la recueille dans des bassins de dépôt pour éviter l'empoisonnement permanent de la rivière et on profite des grandes crues du printemps pour s'en débarrasser. b. Précipitation du cuivre par le fer. Les eaux qui ont dissous le cuivre sont conduites aux bassins de cémentation', composés à San-Domingos de dix files contiguês de vingt-quatre bassins chacune ayant 4 mètres sur 4 mètres de section. Dans ces bassins, enduits d'asphalte pour éviter l'attaque des briques, on a entassé des gueuses

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

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de fonte par lits alternativement dans un sens et dans l'autre. Le cuivre se précipite à la surface à l'état de cascara en même temps que le fer se dissout. Le nombre des bassins est déterminé de manière que dans le dernier se déposent les dernières traces de cuivre, en sorte que leur longueur totale dépend de la vitesse du courant d'eau. Au bout d'un mois environ on arrête un des bassins, on gratte à la surface des gueuses la cascara mélangée de rouille et de graphite de la fonte, puis on les réentasse en ajoutant la quantité nécessaire de fonte nouvelle et on fait revenir les eaux. Dans cette opération, la partie difficile est de régler le débit de la pente de l'eau de manière à obtenir la cascara la plus pure et à dissoudre le moins de fonte possible.

Généralement on admet que le courant doit être assez rapide. Quelques expériences de laboratoire faites à SanDomingos sur diverses qualités de fonte permettront de préciser par des chiffres les données précédentes. Le poids initial de fonte placée dans l'eau chargée de 1.863,1 sulfate de cuivre étant de 1 799 ,6 Était, après 1 jour, de 1.760 ,5 2 jours, de 1 '727 ,0 3 jours, de 1 665 ,0 jours, de 1 575 ,0 5 jours, de 1 521 ,5 6 jours, de La quantité totale de fer consommé était alors de 341gr,5.

Le poids correspondant de cascara précipitée était de 407 grammes à 91 p. '100 de cuivre ou de 370 de cuivre pur. En sorte que, avec une qualité déterminée de fer, on avait obtenu pour '1 de fer, 1,08 de Cuivre : quantité encore assez variable avec la sorte de fonte, car une seconde

qualité ne donnait que 1,01; une troisième, au contraire (fonte blanche), 1,27.

Quant au cuivre de cément (cascara) obtenu, son analyse était dans l'un des cas :