Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 251]

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DANS LA RÉGION D'HUELVA.

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

de la province et réduit à ses termes supérieurs, M. Gonzalo y Tarin a cru pouvoir conclure que toute la région avait été émergée pendant la première partie du cambrien. Cette hypothèse d'un premier mouvement qui aurait dû laisser sa trace dans une discordance entre les

micaschistes et les phyllades aurait peut-être

besoin

d'être plus complètement démontrée. Dans le centre du Plateau central de la France qui a dû être tout entier couvert par le cambrien, d'après les lambeaux très disséminés qu'une étude minutieuse en retrouve de place en place, on pourrait presque dire comme à Huelva que ce terrain fait complètement défaut ; les plissements postérieurs et les érosions ont cependant suffi pour le faire ainsi disparaître. 2° Le silurien est nettement discordant avec le cambrien, par exemple à la Ra Martija. En sorte qu'il y aurait eu, comme dans le Plateau central , un mouve-

ment important entre le cambrien et le silurien, mouvement qui pourrait être la cause de la lacune qu'on a cru constater à la base du silurien. 3° Après le silurien dont on retrouve la trace dans toute la province et même sur quelques-uns des points les plus élevés de la Sierra d'Aracena, le dévonien fait défaut; pour le retrouver, il faudrait aller un peu au Nord de Badajoz où il forme une traînée dirigée vers Cordoue.

4° Le carbonifère est partout discordant avec le silurien; d'où la preuve d'un second mouvement qui correspondrait peut-être, comme nous le verrons, avec l'arrivée du granite. D'après M. Gonzalo y Tarin, ce carbonifère, réduit au culm, se serait déposé dans un golfe assez profond ayant environ la forme qu'occupe son affleurement actuel sur la carte. Il est à craindre cependant que la dislocation considérable dont ce terrain porte l'empreinte ne nous masque bien fortement son allure primitive.

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5° Enfin, un grand plissement postérieur au carbonifère, dont la trace se manifeste jusque dans les Asturies et dans le centre de l'Espagne, a fait émerger toute la région jusqu'au tertiaire. C'est le mouvement à la suite duquel sont arrivés les porphyres , les diabases et les masses métallifères qui leur sont intimement liées. Nous pouvons ajouter, dès à présent, que ces divers plissements semblent s'être produits tous dans le même sens et n'avoir été que l'accentuation progressive d'un même phénomène, ainsi que nous le constatons en Auvergne.

Commençons par décrire les terrains sédimentaires avec leur substratum de gneiss et micaschistes

1° Le terrain primitif présente en Espagne, d'après M. Mac Pherson (*), sa coupe habituelle que l'on

affirme généralement être partout la même sur toute la surface de la terre : à la base, les gneiss granitoïdes et glanduleux 'C équivalents à ceux du Plateau central et qui forment la plus grande partie de la chaîne Carpétane

et de la Sierra de Guadarrama; au-dessus un étage moyen

comprenant de puissantes couches de calcaire

saccharoïde, des amphibolites, des pyroxénites et des passant à des serpentines ; enfin, les micaschistes schistes à séricite, à des chloritoschistes et à des talcschistes au-dessus desquels arrivent les premiers phyllades cambriens. Les divers termes de cette série ne sont pas également représentés dans toutes les régions ; ainsi, dans le Gua-

darrama, les gneiss de la base prédominent ; dans la Galice au contraire, la partie méridionale de l'Espagne et en particulier la province d'Huelva, l'on ne rencontre guère que les niveaux supérieurs. Le terrain primitif de la province d'Huelva est localisé (1 Voir Bull. soc. géol. 1886, p.828.