Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 77]

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NOTES DIVERSES.

104 EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU.

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ont été obtenus, dans les mines de Polnisch-Ostrau ap-

partenant à la Ferdinands-Nordbahn, par l'emploi exclusif des amorces Lauer, qui y est fait depuis novem-

AMORCES LAUER.

La Commission des substances explosives avait signalé

l'importance qu'il y aurait à supprimer complètement, dans les mines à grisou, l'emploi des mèches pour le tirage des coups de mine. Elle avait appelé l'attention sur les amorces à friction proposées par M. Lauer, lieutenant-colonel du génie autrichien, et auxquelles une commission autrichienne avait attribué une partie du prix de 1.000 ducats institué par les exploitants d'OstrauKarwin. Les expériences sur ces amorces ne pouvaient se faire

que dans une mine. Sur notre demande, M. François, directeur des travaux d'Anzin, à l'obligeance duquel nous avons eu si souvent recours, a bien voulu se procurer, ce qui n'a pas été très aisé, une certaine quantité de ces amorces (k) et les faire soumettre à des essais pra-

tiques, dont on trouvera les résultats dans une note

bre 1887.

M. Meyer, sur le rapport duquel une partie importante du prix de 1.000 ducats proposé par les exploitants d'Ostrau-Karwin, avait été décernée à M. Lauer, fait connaître que le nombre des ratés, d'abord considérable (14,3 p.

100),

a diminué beaucoup après des per-

fectionnements de détail dans la fabrication, jusqu'à n'être plus que de 0,1 p. 100 dans le mois de novembre 1888.

Le nombre des amorces consommées a été, jusqu'au milieu de décembre dernier, de 82.938; six accidents seulement ont été signalés, dont un seul a rendu l'ouvrier incapable de travail. Depuis le mois de juin 1888, aucun nouveau malheur n'est arrivé, et M. Meyer attribue cette circonstance au perfectionnement de la fabrication.

Deux accidents ont eu lieu en revenant, malgré la

imprimée plus loin.

Ces résultats paraissent assez favorables. On verra que le procédé n'est pas nouveau (il est d'ailleurs, on le sait, employé par l'artillerie depuis bien longtemps), et que M. Cousin, de Condé, l'avait breveté en 1868. Après un assez long usage aux mines de Condé, on y avait renoncé à la suite d'un accident provoqué par un ouvrier qui, se retirant après avoir préparé sa mine, et tenant le

cordeau dans sa main, tomba et provoqua prématurément le tirage du coup qui le tua. M. Johann Meyer, ingénieur en chef à la FerdinandsNordbahn, vient de rendre compte (**) des résultats qui

défense, sur un coup raté. Un troisième est arrivé au moment où l'ouvrier dégageait la corde déjà tendue et accrochée. Un quatrième a été causé par la chute, sur le fil métallique de l'amorce, de l'ouvrier monté sur une planche pour le bourrage.

Un cinquième a frappé un ouvrier resté, malgré les prescriptions, dans la galerie en face du trou, et à une distance trop faible ; il fut atteint par un fragment de houille.

Enfin un sixième fut causé par l'explosion de la cartouche pendant le bourrage, probablement par suite d'un coup trop violent.

(*) Elles sont fabriquées par M. Cskik, à Vienne. Ed. F. Csà.nk, Wien II.

Adresse:

(**) sterreichische Zeitschrift fur Berg und Hüttenwesen (16 février 1889).

L'emploi de l'amorce Lauer n'est donc pas tout à fait sans danger, et il paraît très désirable qu'on puisse parvenir à rendre pratique le tirage à l'électricité.