Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 55]

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RÉSUMÉ D'ESSAIS PRATIQUES. EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU,

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same de deux coupes au front de taille; 20 faible dureté des terrains.

IV.

Des essais dans des bancs plus durs seraient certainement plus

MINES DE RONCHAMP.

Expériences sur les explosifs envoyés par la poudrerie de Sevran-Livry. Ces expériences ont été faites dans un travers-bancs de la re. cherche Sud du puits du Magny. Elles avaient pour but de com. parer le pouvoir brisant de ces explosifs dits atténués à celui de la dynamite n° 1. Comme nous n'avions à notre disposition qu'une assez faible quantité de chacun des explosifs (environ 5 kilog.), les tâtonne.

ments nous étaient interdits. Aussi avons-nous pensé que le mieux était de ne rien changer à la manière dont nous menons ordinairement un chantier au rocher; profondeur, position, nombre des trous de mine, tout est resté dans les mêmes condi. tions.

Quant à la charge, on a remplacé le poids de dynamite n°1 habituellement employé par un poids égal d'explosif atténué. Le bourrage a été fait comme de coutume avec 5 à 8 cent, mètres d'argile; enfin, pour l'amorçage, on s'est servi des capsules dites extra-fortes de la Société générale de fabrication de la dynamite. Le front de taille était sur toute sa hauteur dans des schistes compacts; l'inclinaison des bancs n'étant que de quelques cent. mètres, les expériences ayant été faites presque simultanémeni, on peut admettre qu'au point de vue de la facilité d'abatage le chantier est resté constamment dans les mêmes conditions. En examinant les travaux récapitulatifs des expériences, on voit qu'au point de vue du pouvoir brisant on peut classer les explosifs essayés de la façon suivante et

Dynamite no 1.. N° 1 Di' 2

N° 3

10

30 parties de dynamite n° 1 70 d'azotate d'ammoniaque. 10 parties de binitrobenzine 90 de nitrate d'ammoniaque 15 parties de coton-poudre 85 d'azotate d'ammoniaque.

9,7 9,5 7,9

Les n°. 1 et 2 paraissent différer très peu de la dynamite n° Cependant, il faut tenir compte de ce que l'abatage s'est fait dans des conditions particulièrement faciles pour deux causes : 10 pré.

concluants; les explosifs resteraient classés dans le même ordre, mais il est probable que chacun d'eux serait affecté d'un coefficient sensiblement plus faible. Ajoutons, pour terminer, que les fumées de ces explosifs provoquent une toux assez forte et paraissent (surtout celles du n° 3), plus pénibles à respirer que celles de la dynamite n° 1. Nota.

Pour l'allumage, on s'est servi de la fusée dite de sù-

reté.

Ronchamp, 3 décembre 1888.