Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 228]

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414 FILET DE SÛRETÉ ÉTABLI AU PUITS JULES MAGOT

pour travaux divers pose de moises, établissement de planchers, etc., à peu près la même somme, soit environ 600 francs. Telle est, d'une manière succincte, l'installation du filet de sûreté du puits Jules Chagot ; les fig. 1, 2, 3 et 4 de la Pl. IV compléteront notre description et permettront de se rendre compte des détails que nous n'avons pu donner.

Accidents survenus depuis l'installation du filet. Le filet n'a pas 'encore été mis à l'épreuve dans des accidents de personnes, niais il l'a été dans des accidents de matériel, dans lesquels il s'est très bien comporté et a rendu déjà de réels services. Le 15 mai 1887, la cage étant arrivée sur les taquets de la recette avec une vitesse un peu trop grande, la violence du choc détermina le mouvement du système de manoeuvre et la rentrée des taquets ; un léger excès de câble se trouvant déroulé, la cage _put tomber dans le filet d'une hauteur de deux mètres environ; le filet résista parfaitement ; l'avarie fut légère et promptement réparée. Peut-être sans la présence du filet le choc eût-il pu rompre le câble et causer un accident. Trois jours après, le 18 mai, on remontait au jour 1111 chariot avarié qu'on ne pouvait faire entrer dans la cage,

et que, pour cette raison, on avait amarré au-dessous. La cage montante était arrivée à environ 70 mètres du jour lorsque, l'amarre ayant glissé, le chariot échappé vint couper les barres d'attelage de la cage inférieure qui tomba, dès lors, dans le filet d'une hauteur d'environ 70 mètres. La cage était vide, niais son poids est déjà de 2.700 kilogrammes ; celui du chariot vide est de 300 kilogrammes, en sorte que le filet a eu à supporter le choc d'un poids ;de 3.000 kilogrammes tombant d'une hauteur de 70 mètres (sans tenir compte de la force vive

DES MINES DE BLANZY.

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acquise par le chariot dans sa chute sur une hauteur de 200 mètres). Le filet, bien que très endommagé, a bien résisté ; une seule attache était brisée ; dans le corps même du filet aucun des câbles n'était rompu ; il a été cependant nécessaire de le changer ainsi qu'une moise latérale qui avait été brisée; mais le chariot et la cage 'sont restés suspendus, et celle-ci a pu être utilisée après quelques légères réparations, au lieu que si elle fût tombée au puisard, la valeur de ce qu'on eût pu en tirer eût été à peu près nulle ; l'économie réalisée sur le matériel, et sur les réparations qu'il eût fallu faire dans le puits si la cage était tombée au puisard, et celle qui résulte de ce que l'on a évité une perte de temps notable, compensent et au delà la dépense nécessitée par le changement du filet ; il suffit, en effet, de comparer le montant de cette dépense, qui peut être évaluée à environ 700 francs, et la valeur d'une cage qui est de 2000. francs pour se rendre compte de l'avantage qui en résulte.

Enfin, au mois d'août 1888, un chariot plein de remblais, tombait de l'orifice du puits, c'est-à-dire d'une hauteur de 330 mètres, dans le filet où il restait suspendu. Le filet n'éprouvait pas d'avarie sérieuse.

Ces trois accidents, dans lesquels le Conclusions. filet a bien résisté à des chocs violents permettent de conclure à son efficacité. Aucun accident dans sa manoeuvre, ni dans son agencement, n'a apporté un obstacle

quelconque au fonctionnement de l'extraction dans le il ferme le puits d'une manière suffisante sans empêcher l'air de descendre pour l'aérage des travaux. inférieurs en préparation; enfin, sa légèreté, la facilité de sa manoeuvre, et sa solidité font qu'il est capable de rendre des services sérieux même au point de vue des

puits ;

accidents de matériel. La Compagnie de Blanzy a décidé d'installer des filets