Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 203]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

A CIRON (INDRE).

364 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÉRE DE LOCOMOBILE

Corps cylindrique horizontal . Enveloppe du foyer Foyer en fer 24 tubes en laiton

Longueur ou hauteur.

Diamètre.

2-,05

0,70

,10

0 ,90 0 ,73

1

0 ,72 2 ,26

0

,06

Épaisseur. 8rno,

1020 litres

Timbre. Produit caractéristique

6 kg 65 (2° catégorie).

à pousser le feu, et une dizaine de minutes après, vers six heures et demie du matin, la chaudière volait en

y a lieu de croire que les appareils de sûreté étaient au complet, à l'exception peut-être du clapet de retenue (l'alimentation ; mais les soupapes seules ont été retrouvées. Les témoins s'accordent à dire que le manomètre marquait invariablement 3kg,500, ce qui semble indiquer qu'il était faussé.

La chaudière a Origine. Épreuves. Réparations. été construite, en 1871, par M. Hidieu, de Châteauroux. Elle a appartenu successivement à plusieurs personnes, et a subi en dernier lieu l'épreuve légale le I 4 août 1881 Elle a été achetée par le sieur Lamoureux le 29 août 1888,

quelques jours seulement avant l'accident. Grâce à plusieurs chômages de longue durée, elle n'a pas fonctionné en tout plus de trois ans. Elle n'a subi, depuis l'origine, que des réparations peu importantes. Le Circonstances qui ont accompagné l'explosion. 10 septembre 1888, entre quatre heures et demie et cinq

heures du matin, le feu fut allumé. Lorsque, vers

il ouvrit l'admission, et la machine se mit en mouvement, à vide, avec une telle vitesse qu'il dut l'arrêter immédiatement. Les témoins déclarent que la locomobile « dansait sur ses cales », et que la cheminée « cracha un plein seau d'eau chaude ». Il semblait que, dans ces conditions, le mécanicien dût replacer la courroie pour faire fonctionner la batteuse ; au lieu de cela, il continua

10 15 2

Capacité Surface de chauffe.

365.

six

heures, le mécanicien Désiré voulut mettre en marche la batteuse, il ne réussit pas à la faire démarrer, et c'est en vain que plusieurs ouvriers vinrent agir sur les volants de la machine. Attribuant cette circonstance à une dis-

proportion de force entre la machine et la batteuse, Désiré fit tomber la courroie de transmission et activa le feu pour faire monter la pression. Quelque temps après,

éclats.

Les effets de l'explosion ont été terribles. Huit hommes,

parmi lesquels le mécanicien et l'entrepreneur de battage, grièvement brûlés par la vapeur ou atteints par des fragments de la locomobile, ont été tués. Les corps des victimes ont été, en général, projetés à de grandes distances ; ceux du sieur Lamoureux et d'un autre ouvrier, lancés contre la porte de la grande cour dont nous avons parlé plus haut, l'ont défoncée. Il y a eu, en outre, cinq blessés. Quatre d'entre eux, dont l'un a succombé, ont simplement subi des brûlures plus ou moins graves ; le cinquième, un enfant, a été projeté à une vingtaine de mètres, et a été renversé si violemment qu'il a eu les deux cuisses brisées. La matinée du 10 septembre ayant été très froide, la plupart des ouvriers de la ferme s'étaient approchés de la locomobile pour se chauffer en attendant sa mise en marche ; c'est ce qui explique la gravité des conséquences de l'accident. La

fig.

2, Pl. II, indique la disposition des lignes de

rupture de la chaudière, abstraction faite de quelques menus débris. .

L'enveloppe du foyer s'est déchirée suivant ses deux lignes de rivure circulaires, inférieure et supérieure ; son fond, qui portait les soupapes, a été retrouvé à une distance de 250 mètres ; sa virole s'est rompue en pleine