Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 127]

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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES..

Ces contradictions nous semblent tenir, en outre de celles qui tiennent au sujet même, que nous avons aussi rencontrées, et dont la raison sera expliquée plus loin, à plusieurs causes, parmi lesquelles les principales nous paraissent être les suivantes 10 On opérait souvent avec des mélanges trop peu riches en grisou et à. peu près ininflammables (5 à 7 p.100 de grisou); 2° On n'avait pas de moyen de s'assurer que l'explosif avait détoné d'une façon sérieuse. Nous verrons plus loin

que cette condition est de toutes la plus- importante connaître. Quoiqu'il en. soit> les principaux résultats auxquels est successivementarrivée la Commission sont les suivants : La dynamite qui, jusqu'en juin 1.885, n'avait allumé

qu'une fois le grisou en détonant à l'air libre, l'a à peu près constamment allumé dans les expériences de juillet .4 la même année. La Commission. a, attribué ce change.

ment à la substitution d'une dynamit& maigre, 'dire dans laquelle la nitroglycérine est très bien absorbée

par la silice,, à une dynamite grasse, d'où la nitroglyci. rifle a quelque tendance à exsuder. La dynamite-gomme (*), en 1885,rn'avait jamais allumé le grisou à l'air libre, et: ne l'avait enflammé qu'une fois; fortement botirrée au fond d'un trou: de mine, avec un gaz tenant 9 p liCiaide grisou. En 1887,. on a obtenu l'inflammation par la_détonation à l'air libre. En revanche on n'a pas obtenu,. même avec de fortes charges (2800r), l'allumage du mélange gazeo

à 10 p. 100 de grisou, lorsque la cartouche était boni, rée dans des trous de mine percés dans des blocs de grèsi

(*) La dynamite-gomme. est formée par une dissolution de coton-poudre dans la nitroglycérine:,

EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU' GRISOU. 203

La dynamite-gélatine n° / (*) n'a pas allumé le grisou

1887, elle a allumé le grisou et les poussières de houille, en détonant à l'air libre. Mais une charge de 300gr bourrée au fond d'un trou de mine n'a

en. '1885; en

le mélange gazeux à 10 p. 100 de grisou, tandis que dans les mêmes conditions une charge de poudre noire de 2300r produisit l'explosion. La dynamite-gélatine n° /// (**), qui détone difficile,. ment, a allumé le grisou en détonant à l'air libre, en 1885, pas allumé

et 1887.

Le coton-poudre comprimé '(***) n'a allumé le grisou en détonant, soit à l'air libre, soit bourré aui fond. d'un trout,, Men 1885 ni en 1887. Le coton-poudre mêlé de 50 p. 100 d'azotate de baryiéri non essayé en 1885, a allumé le grisou. en 1887, en détonant à l'air libre. La hellho ffite (****) n'a pas allumé le grisou en 1885,, en

détonant soit à l'air libre, soit bourrée au fond d'un trou de mine. Les expériences n'ont pas été reprises en 1887. La carbonite est formée d'un mélange de salpêtre, de cellulose, et d'un mélange de nitroglycérine avec une huile sulfurée particulière(***). Les inventeurs avaient proposé deux sortes de cette matière. 4.n° 1 alluma la poussière de houille seule. Le n° 2 Se: Montra pleinement sûr, dans 42 essais faits avec desi-Cartouches de (*) Mélange de 65 p. 100 de dynamite-gomme et de 35 p. 100 d'une poudre formée de salpêtre et d'un corps carboné (cellulose, charbon).

(") Mélange de 25 p. 100 de dynamite-gomme et de 65 p. 100

de la même poudre que ci-dessus. (***) On ne donne pas sa teneur en azote. (****) Mélange de dinitrobenzol et d'acide azotique concentré. () Sir F. Abel (Min. of Froc. of the Inst. of Civil Eng ., loc. cit.), dit la carbonite formée de salpêtre, de nitrate de baryte, de Ilarobenzol et de cellulose. Il n'admet pas qu'elle puisse procurer la sécurité, parce que, dit-il, son explosion doit être accompagnée de flammes.