Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 89]

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PRIX DE REVIENT SUR LES CHEMINS DE FER. 133

132 PRIX DE REVIENT SUR LES CHEMINS DE FER.

relation, conséquences inquiétantes pour les finances de l'État et l'avenir des grandes Compagnies, et nous avons indiqué comme seuls remèdes efficaces pour enrayer le

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elles représentent la réalité des faits. Quoique distinctes, elles doivent être en harmonie l'une avec l'autre. Résistent-elles à cette double vérification? C'est ce que nous chercherons à mettre en lumière..

progrès du mal 1° L'arrêt des dépenses de construction des lignes ire-

Voici d'abord notre formule du prix de revient des transports par chemins de fer en fonction de la fréquen-

productives ; 20 La réduction des dépenses d'exploitation des grands

tation

réseaux français. En formulant ces conclusions, nous avons en même temps fait ressortir, par des exemples frappants, les économies considérables que des modifications très simples appliquées au matériel moteur et roulant permettraient de réalise,: sur les dépenses spéciales à la traction. Avec une autorité que personne ne lui contestera, le directeur du plus grand des réseaux français, M. Noblemaire, s'associe sans réserve Linos conclusions ; toutefois il estime que la relation que nous avons établie entrele est prix de revient de l'unité de trafic et la fréquentation incomplète, parce qu'elle ne tient pas compte, d'après lui, des déclivités : dès lors toutes les conséquences déduites de notre formule des prix de revient de l'unité de trafic

lui paraissent ou inexactes ou au 'moins contestables. M. Noblemaire ne se borne pas à une critique facile, il fait mieux ; il indique lui-même une formule plus complète du prix de revient, laquelle tient compte à la fois, dé. d'une manière explicite, de la fréquentation et de la clivité.

Nous croyons que le désaccord n'est qu'apparent et que les considérations développées par M. Noblemaire complètent les nôtres, sans les infirmer. Les points de vue sont différents : nous avons conse cléré des moyennes générales : M. Noblemaire a examiné les éléments qui constituent ces moyennes. Une formule spéciale correspond à chacun de ces deux cas. Les deg formules sont empiriques ; elles n'ont de valeur que 5

(R)

p,

6.125e +

P est le prix de revient de 1.000 unités de trafic (*);

F est la fréquentation, c'est-à-dire le nombre de milliers d'unités de trafic par kilomètre et par an. Que veut dire cette formule? Le voici Quand on prend pour l'ensemble de la France les lignes d'une même fréquentation F, le prix de revient moyen du millier d'unités de trafic de ces lignes est donné par l'expression très simple 6.125' + 21f,50, F

expression dans laquelle n'apparaît pas d'une manière explicite la déclivité.

Comment Cette formule a-t-elle été obtenue ?

Toutes les lignes, au nombre de 210, constituant

l'ensemble des réseaux des Compagnies françaises, ont été inscrites les unes à la suite des autres, sans distinction de réseau, dans l'ordre croissant de la fréquentation. Ces 210 lignes ont été ensuite subdivisées dans l'ordre même de leur inscription, en 36 groupes de longueurs variables, dont la moyenne est d'environ 700 kilomètres. Chaque groupe a fourni un prix de revient spécial, un point du diagramme (fig. 1) que nous reproduisons ci-après (Page 158 bis); les 36 points ainsi obtenus se rapprochent () Nous rappelons que l'unité de trafic est représentée par le transport 1 kilomètre de distance, soit de 1 voyageur, soit de 1 tonne de marchandises.