Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 225]

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INFLUENCE DES MOUVEMENTS DU SOL

bancs de grès avoisinants, et comme dissous ou occlus dans ces strates, ou bien renfermé sous une pression considérable dans des poches ou cavités du charbon ou du terrain houiller. Ces deux états peuvent d'ailleurs se présenter simultanément dans une même mine. Le premier cas est celui de la plupart des mines grisouteuses du Nord et du Pas-de-Calais, le second est surtout fréquent dans les mines à dégagements instantanés de la

Belgique, et peut-être aussi de l'Angleterre et de la Loire. L'influence des mouvements du sol sur le dégagement du grisou peut alors s'expliquer pour ces deux catégories

de mines grisouteuses de la manière suivante. Toute

fissure produite par des mouvements sismiques dans le terrain houiller et rencontrant des exploitations, y amènera le grisou des cavités qu'elle aura recoupées. Les ondulations microsismiques produisant un grand nombre de petites fissures peu étendues, donneront surtout une augmentation de gaz dans les mines grisouteuses de la première catégorie. Et même si ces ondulations ne produisent pas de fissures, il est possible que les vibrations qu'elles provoquent dans le sol, comparables comme nous le verrons plus loin à l'ébranlement causé par l'explosion d'un fourneau de mine fortement chargé, dégagent le gaz occlus dans le charbon, de même que, par des secousses

brusques, on peut dégager des gaz dissous dans un liquide, même sans changement de pression. Les secousses de tremblements de terre proprement dits, qui doivent produire dans le sol des fractures peu nombreuses, mais largement ouvertes et d'une grande étendue, pourront avoir surtout une influence sur les mines à dégagements instantanés, en faisant communiquer brusquement avec les travaux, des poches à grisou, très éloignées, qui n'ont pas encore été drainées par des chantiers s'en approchant progressivement.

SUR LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU.

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- OBSERVATIONS FAITES DANS LE BASSIN HOUILLER

DU NORD, EN 1886.

A la suite de la mission en Italie dont les Annales des mines ont rendu compte, M. de Chancourtois fit installer,

en 1885, à l'École des mines de Paris, deux appareils sismographiques italiens fondés sur le principe du pendule : le tromomètre du P. Bertelli et le mierosismographe de M. Rossi. Chargé à cette époque du service ,

du sous-arrondissement minéralogique de Valenciennes, j'installai également, à l'École des maîtres-mineurs de Douai, un tromomètre qui put être mis en observation en février 1886. En même temps, j'engageais la compagnie des mines d'Anzin à entreprendre dans sa fosse la plus grisouteuse, le puits d'Hérin, des observations journalières sur les quantités de gaz dégagées. M. François, ingénieur

en chef des travaux du fond de la compagnie d'Anzin, voulut bien se prêter à notre désir, et ces mesures de grisou, qui eussent été très longues à faire avec les procédés de dosage volumétrique, furent singulièrement facilitées par la mise en service, à cette compagnie, de la lampe Pieler. Les résultats des observations simultanées faites à Douai par MM. les garde-mines attachés à l'École des maîtres-mineurs, et à la fosse d'Hérin par M. l'ingénieur Lacroix, furent assez concordants pendant la période d'essai (février et mars 1886) pour que nous nous décidions

à les continuer d'une façon permanente. M. François, frappé des résultats déjà obtenus, fit construire chez Secretan un tromomètre semblable à celui de Douai, qui

fut installé à la fosse d'Hérin, près de l'endroit choisi pour les mesures de grisou, et put être observé en février 1887. C'est cet appareil qui, observé vers 6h,30