Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 95]

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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE LOCOMOTIVE

En résumé, rien ne prouve qu'il y ,ait eu un excès de pression autre que celui provenant du réglage imparfait des balances.

30 Examen des tôles au point de vue de la qualité et de l'usure.- La structure de la tôle dans la plupart des fragments est essentiellement feuilletée; on y observe des doublures qui témoignent nettement d'un défaut de soudure au laminage ; c'est un grave inconvénient; car la va:peur pouvant pénétrer à la longue dans une de ces doublures, l'épaisseur utile du métal se trouve brusquement réduite sur une surface notable, sans que l'examen intérieur de la chaudière' puisse mettre ce fait en évidence. Une constatation du même genre a été relatée dans le rapport de M. Noblemaire sur l'explosion d'une machine Engerth, à Agen (Annales des mines, t. XV, 5e série, 1859). Le degré de ductilité des tôles a été déterminé par des essais faits dans les ateliers de la Compagnie, près Alger. J'avais recommandé qu'on découpât dans chacun des morceaux, n°5 1 et 3 notamment, en pleine tôle, quatre éprouvettes, deux suivant la direction des génératrices, c'est-à-dire normalement au laminage, et deux dans le sens perpendiculaire ; la moitié des barreaux devaient être recuits pour éliminer les altérations moléculaires pouvant provenir du fait de l'explosion. On aurait pu avoir ainsi des résultats en tout point comparables ; mais on ne' s'est pas conformé à ces instructions. On a découpé

1° Six éprouvettes en travers dans les fragments 1, 6, 8, 9, 10, 12, et l'on a fait recuire celles des fragments

1, 9 et 10;

2° Cinq éprouvettes en long dans les morceaux 2, 3, 5, 7 et 13 et l'on a fait recuire celles des morceaux 3 et 13. Au moyen d'un levier, auquel était suspendu un poids

SUR LA LIGNE D'ALGER A ORAN.

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roulant, on a déterminé la charge et l'allongement de rupture ainsi que la striction ou le rapport de la différence entre les sections primitive et contractée à la section primitive. Les résultats de ces essais sont consignés dans le tableau. suivant NUMÉROS

des fragments a' e,

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2

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5

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SECTION PRIMITIVE

en

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millimètres carrés

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kit. »

7

8 12

» »

1

»

»

3

9 10

»

»

,,

13

35,42 32,50 31,80 34,30 33,03 28.01 34,20

37,00 32,04 28,01 33,02

Z r4 o ,-

a u

--

OBSERVATIONS

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11,50 x 8,60= 98,90 '10,35 x 8,90= 92,11 12,00 x 8,25= 99,00 10,55 x 8,75= 92,31

p. 100 p. 100 9,52 18,70 La longueur de: 7,62 13,23 éprouvettes était de 3,81 5,70 Orn,210 entre les re14,76 12,32 pères. 2,86 5,49 0,48 1,96 3,00 4,76

10,20 x 10,20=104,04 10.10 x 10,20=103,02 10,40 x 9,78=101,70 10,00 x 10,35=-103,50

3,33 4,9 1,9 4,95

8,74 x 11,50=100,51

9,25 x 11,05=102,60 9,60 x 10,20= 97,92

9,53 5,83 4,72 8,16

Les charges de rupture sont satisfaisantes au point de vue de la résistance de la tôle ; mais il convient d'examiner surtout les allongements de rupture qui constituent la véritable mesure de la résistance vive ou de la ductilité. Les moyennes sont Tôles recuites

Tôles non recuites

.

.

en travers en long en travers en long

. .

.

.

.

.

.

3,85 p. 100

4,14 2,38 -

10,63 -

On peut déduire de ces chiffres que la tôle dont il s'agit était généralement aigre, puisque l'allongement de rupture pour les tôles recuites n'a été en moyenne que de 4 p. 100. Les essais des tôles non recuites sembleraient indiquer, d'autre part, que la qualité des tôles du corps cylindrique n'était pas homogène, sans doute à cause d'un soudage insuffisant au laminage. Les résultats eus-