Annales des Mines (1887, série 8, volume 12) [Image 278]

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NOTE SUR L'EMPLOI DE L'AIR COMPRIMÉ

LÉGENDE EXPLICATIVE

DES FIGURES 6 A 11 DE LA PLANCHE XV.

POUR LE PERCEMENT DES LONGS TUNNELS.

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dane, où on élevait l'eau pour la faire retomber dans des béliers, cette machine n'a pu servir; on la remplaça par des pompes à piston d'eau et par des roues hydrauliques qui les faisaient mouvoir, lesquelles donnaient, selon la (c yelazione tecnica », trois fois plus d'air comprimé et qui coûtaient un tiers de moins.

Pompes à piston d'eau. Chaque roue fait mouvoir par les extrémités de son axe quatre de ces pompes. La fig. 10 représente les deux pompes mues par une extrémité; ces deux pompes donnaient par minute 680 litres d'air comprimé à 6 atmosphères. K est une roue hydraulique en fonte qui reçoit l'eau en dessus. Le plateau-manivelle P fait mouvoir par la bielle PM, deux pistons M et N, qui se meuvent d'un mouvement alternatif dans les deux cylindres AA' et BB'. Ces cylindres sont ouverts à. leurs parties A' et B', oit ils aboutissent à deux colonnes verticales GG" et 11H". Les hauteurs CG' et Rit' sont remplies d'eau qui fait l'office de piston pour comprimer l'air dans la partie supérieure G'S et H'S'. La partie supérieure S et S' deux soupapes SR et S'il' qui agissent en sens contraire. La soupape S s'ouvre supérieurement pour laisser écouler l'air comprimé dans le tube XX'X", tandis que l'autre partie, la soupape S', se ferme et la soupape R' s'ouvre en dedans pour laisser entrer une nou-

Fig. 10.

FIG. 6 BT 7. Buselte d'injection pour l'eau pulvérisée, de grandeur d'exécution. L'eau est lancée dans le cylindre par les deux trous obliques AA.

Fig. 8. Vue d'un manomètre MMM, tel qu'il est placé dans une des conduites T. 0 est l'anneau à vis dans lequel passe ce manomètre. Les fig. 9, 10 et 11 représentent à la même échelle les trois systèmes de compresseurs : la fig. 9 représentant l'un des béliers; la fig. 10 les compresseurs à piston d'eau employés au Mont-Cenis, pour remplacer

les béliers, à Modane et à Bardonnèche; et la fig. 11 un groupe de compresseurs du Go (liard, système Colladon.

Fig. 9.

Bélier compresseur de Sommeiller, Grandis et Grallone. MM est l'une des dix colonnes des béliers de Modane ou de Bardonnéche, leur hauteur verticale est de 25 mètres et leur diamètre intérieur de Om0. Cette colonne MM est fermée par le bas par la soupape à couronne A. Lorsque A est soulevée et s'ouvre, la colonne d'eau MM se précipite dans la partie doublement recourbée NNN et comprime l'air dans la branche .verticale en P.

velle provision d'air.

Lorsque P sera arrivé au bas du plateau-manivelle ces deux effets se' répéteront en sens contraire. Fig. 11.

Pompes à piston solide, à grande vitesse, avec injection d'eau

Lorsque l'air contenu dans la branche P a atteint 5 atmosphères, la soupape C s'ouvre et laisse passer l'air dans la branche X. Il faut alors que la soupape A se referme, que les soupapes multiples intérieures qui sont en V, s'ouvrent pour la rentrée d'une nouvelle provision d'air. L'eau qui remplit la partie recourbée NNN s'écoule par la sou-

pulvérisée, ou système Colladon. Une turbine fait mouvoir un groupe de de trois pompes qui donnent par minute 4.000 litres d'air comprimé sous la pression de 7 atmosphères. AA est un arbre coudé à trois manivelles. hIMM sont trois bielles qui font mouvoir les trois pistons d'un des groupes. Chaque cylindre à six soupapes, deux pour la rentrée d'air SS 'a chaque extrémité et une pour la sortie par le tuyau X. TT' est un tube qui prend l'eau par une tubulure latérale dans la colonne descendante, il aboutit aux quatre busettes que porte chaque cylindre, deux près de chaque extrémité. Dans la coupe en long par l'axe d'un

par l'air comprimé et D est son volant. La machine S fait tourner une roue E et, par la courroie sans fin ZZ', une seconde roue E' et un

de ces cylindres, 'on voit les ouvertures intérieures de deux de ces

pape à couronne B. Il est facile de voir que toutes ces opérations doivent prendre au moins une demi-minute. Les soupapes A et B doivent avoir un mouvement contraire assez compliqué. On y pourvoit par la disposition suivante : S est une machine mue pignon denté. Ce pignon engrène une roue F d'un diamètre quadruple, elle porte latéralement un excentrique destiné à régler le mouvement de A et B, lesquels doivent s'ouvrir et se fermer rapidement et rester à peu près immobiles pendant que l'eau s'écoule. Ces énormes machines, pour un bien petit effet, coûtaient avec leurs accessoires, les dix béliers, 1.200.000 francs à Modane et autant à Bardonnèche.

A Bardonnèche, elles ont servi un peu plus d'un an et demi, mais à Mo-

busettes.

A Airolo, les turbines faisaient 390 tours par minute et les pompes avaient une vitesse 5 fois moindre, ou 78 tours par minute, qui pouvait bien facilement être portée à 80 tours.

Un groupe de trois compresseurs de M. Colladon donnait autant d'air

que quatorze ou quinze des béliers et, de plus, cet air était obtenu à 7 atmosphères au Saint-Gothard, tandis que les: béliers du Fréjus ne Pouvaient le donner qu'il 5 atmosphères.