Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 252]

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SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE

DANS LE BASSIN DE LA RUHR.

(liheinschiefahrts Kommission) a attiré sur ce point l'at-

bas prix de revient, n'a pas été sans se ressentir de la crise générale. Elle a particulièrement affecté les producteurs de charbons gras et les fabricants de coke ; mais tout le monde, de près ou de loin, a été touché,

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tention du ministre du commerce , et. l'a prié d'agir auprès du gouvernement hollandais, afin que celui-ci entretienne le chenal en meilleur état.

Les exploitants de la Ruhr appellent aussi de tous leurs voeux l'exécution de deux autres entreprises, qui leur procureraient le transport économique de leurs houilles et de leurs cokes vers la Belgique, la France, le Luxembourg et la Lorraine. C'est d'abord un canal du. Rhin à la Meuse, puis la canalisation de la. Moselle, depuis Coblentz jusqu'à Metz. Le premier canal relierait le Rhin à la Meuse à la hau-

teur de la Ruhr, et ferait suite à la voie navigable que l'on va construire, du Rhin à Dortmund et à Emden. Il se se rattacherait au réseau des canaux hollandais, belges et français, et permettrait aux charbons de Westphalie delutter avec plus d'avantage, surtout aujourd'hui, alors que les chemins de fer belges font de grands efforts pour les refouler au moyen de tarifs réduits qu'ils accordent à leurs nationaux, comme on l'a vu plus: haut. Le second projet, la canalisation de la Moselle depuis son embouchure jusqu'à Metz, aurait pour les industriels de la Ruhr un double intérêt. Il leur rendrait possible un abaissement du prix de transport de leurs cokes vers les

hauts fourneaux du Luxembourg et de la Lorraine, et assurerait leur situation sur ce marché, où ils sont actuellement fort pressés entre leurs concurrents de la Belgique et de la Sarre ; il leur permettrait également d'obtenir à bon compte le minerai de fer des gisements de la Moselle. La « Société pour les intérêts miniers » s'est

déjà remuée pour obtenir à ce sujet quelques résultats. Jusqu'ici ses efforts ont échoué devant la résistance prononcée des industriels de la région de la Sarre. En somme, le bassin de la Ruhr, malgré toutes les conditions favorables qui se réunissent pour assurer un

sauf de rares exceptions. Les dernières statistiques accusaient des diminutions dans les exportations du bassin les débouchés menaçaient de se restreindre. En présence de ces difficultés, il est instructif de voir

quels efforts font les industriels pour les surmonter, à quel point ils se serrent les coudes et unissent leurs forces,

dans la recherche de ce qui pourrait amener une diminution des frais de production et un élargissement des débouchés. Ils n'attendent pas tout du gouvernement, nomment eux-mêmes leurs commissions pour étudier les

questions et les solutions proposées, et, dans leur ardeur d'amélioration, vont jusqu'à vouloir changer tout le régime économique et financier de leurs exploitations. Ils paient, en un mot, largement de leur personne et de leur bourse, et ne reculent devant aucun travail, aucun

sacrifice pour trouver à la situation tous les remèdes qu'elle comporte.