Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 162]

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NOTE SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS

cernent de chaque poste. Les firemen passaient d'abord, puis permettaient aux mineurs de dépasser, avec leurs lampes de sûreté, un point limite fixé. Les mineurs faisaient à leur tour l'examen de leur chantier, et ensuite

les firemen revenaient et leur donnaient des lampes à feu nu. On éteignait alors toutes les lampes de sûreté, sauf celles destinées à la reconnaissance du grisou ; les lampes de sûreté employées étaient presque exclusivement les lampes Davy. Nous mentionnerons Circonstances de l'explosion. l'abaissement de la pression atmosphérique qui a été de

3 1/2 millimètres depuis le 17 juin à 10 heures du soir jusqu'à 9" 20m du matin du 18, jour de l'explosion. Ainsi que l'observe M. Dickinson, cette circonstance peut avoir contribué à faire sortir du grisou des dépilages, mais ne. parait pas avoir pu provoquer une sortie aussi abondante que celle qui a dû se produire.

Nous parlerons également pour mémoire seulement des dires de divers témoins entendus dans l'enquête, veuves d'ouvriers, etc., d'après lesquels plusieurs des ouvriers tués auraient parlé peu de temps avant l'explosion du mauvais état de certains travaux et de la possibilité d'un accident. Ces dires méritent peu de considération de même qu'une lettre anonyme adressée à M. Dickinson, en novembre 1884, en suite de laquelle l'inspecteur, M. Martin, fit une visite à la mine, trouva tout en ordre et ne constata point de grisou. Une circonstance qui mérite d'être notée, c'est que le mineur Thomas Price et ses collègues constataient à trois heures du matin, vingt minutes avant de quitter ce chantier, situé au front de taille du niveau 2, à l'est, la présence d'une petite quantité de grisou dans le dépilage. Ils la considérèrent comme insignifiante et ne signalèrent pas le fait.

SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES

ANGLAISES. 325

Point-origine de l'explosion. De toutes les constatations faites après l'explosion, il résulte d'une manière évidente que le point-origine de l'explosion a été à l'extrémité des quartiers des niveaux 1 et 2 est. C'est là que les effets de l'explosion ont été les plus violents ; le toit

était entièrement tombé dans le n° t est. Au chantier de Price, on a trouvé du coke de poussière épais d'un

demi-pouce sur les côtés dès piles de bois et des étais ; la flamme y est entrée dans les dépilages, et en est sortie.

Causes de l'explosion. Les positions dans lesquelles on a trouvé la plupart des victimes de la catastrophe qui semblaient avoir été tuées net sur place, soit en travaillant, soit en déjeunant, indiquaient que l'invasion de grisou a été subite et que l'explosion a suivi immédiatement cette invasion. Si l'on rapproche de ces faits cette autre circonstance que dans tout le quartier est on a trouvé le toit forçant après l'explosion, que le toit de la galerie de niveau 1 Est éboulée bâillait comme s'il avait été secoué par un tremblement de terre, il parait certain qu'il se sera produit un effondrement subit du toit dans les vieux travaux où les murs de soutènement auront cédé sous la pression de plus de 300 kilogrammes par centimètre carré (105 kilogrammes par centimètre carré rapportés à la surface totale); que cet effondrement aura chassé subitement dans les travaux en cours le grisou contenu dans les espaces vides des vieux travaux et peut-être d'autre

'grisou provenant du toit (*). Cela admis, la présence des lampes à feu nu suffit pour expliquer l'explosion, et elle l'aurait provoquée dans toute circonstance où une cause (*) M. Dickinson, dans ses conclusions, dit qu'il est possible aussi qu'une chute de toit se soit produite avant l'explosion. que le courant d'air ait été intercepté de cette manière ou d'autre et que l'explosion ait été occasionnée par cette interception.