Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 152]

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NOTE SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS

Il résulte de l'enquête que la quantité moyenne d'air, passant dans le retour d'air et provenant des travaux de Moorfield Pit, aurait été de 450 mètres cubes par mi-

nute; cependant on n'est pas très affirmatif quant à l'exactitude du mesurage de ce volume. Grisou. Nous avons déjà signalé plus haut que la couche exploitée à Moorfield Pit au moment de l'explo-

sion n'est pas très grisouteuse, mais qu'il n'en est pas de même de la couche Upper Mountain. Le 2 février 1883, l'inspecteur des mines, M. Martin,

avait constaté dans les galeries du niveau n° 1 des sorties de grisou suffisamment abondantes pour que la prescription qui défend le tirage de coups de mines, lorsque les ouvriers ordinairement occupés se trouvent à ..leur poste, fût applicable.

Le 13 octobre 1883, le Report Book enregistre mi soufflard dans le chantier Bulcock, au point marqué A sur le plan. L'ouvrier Bulcock a déclaré que ce soufflard sortait d'une faille ou veine qui traversait son chantier dans la direction de la ligne pointillée ; ce soufflard ne

sembla pas important et le grisou put être entraîné en prolongeant la cloison d'aérage dans le chantier. La veille de l'explosion, peu avant l'heure à laquelle Bulcock devait quitter son chantier, le grisou marqua à sa lampe. Il considéra le fait comme sans importance et n'en avertit pas, n'ayant rencontré aucun firman; ceuxci ne paraissent pas, d'ailleurs, être venus à la mine l'après-midi. D'après Bulcock, le grisou pouvait provenir du point B, chantier de Broadley. Ce dernier déclara, en effet, avoir également constaté la présence d'un peu de

grisou dans son chantier après avoir entamé une veine ou faille, et, pour empêcher une chute, il posa un bois sous le toit de la faille. Il n'est guère question de 'poussière dans cette explo-

SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES ANGLAISES. 305

sion et l'enquête ne mentionne même pas si la mine est poussiéreuse.

Éclairage. Les seules lampes employées étaient des lampes Davy, sauf au bas du puits où se trouvaient des lampes à pétrole. Les lampes Davy étaient fermées à clef; l'enquête fit reconnaître que l'ouvrier occupé à la roue du haut du plan incliné Jzg Brou) possédait une clef

et rallumait les lampes des ouvriers qui venaient le lui demander. Le directeur avait acheté, quelque temps avant l'explosion, trois ou quatre lampes Mueseler, mais les ouvriers n'en avaient pas voulu. Circoneances de l'explosion. L'ouvrier Bulcock vint pas à son chantier le matin de l'explosion ni Broadley. On a retrouvé au chantier do ce dernier sa pelle sur laquelle le firenzan avait inscrit à la craie, le matin même de l'explosion, la marque conventionnelle indiquant que le chantier avait été reconnu accessible. Du reste, il est presque certain qu'à ce moment-là, il n'y avait encore rien de très sérieux, car ce n'est qu'une heure et demie après que les ouvriers des chantiers voisins furent rendus à leurs postes, qu'ils constatèrent la présence d'une quantité de grisou considérable. Ils se sauvèrent aussitôt du côté du puits où ils trouvèrent le directeur et un /ireman qui, prévenus, se rendirent immédiatement dans les travaux supérieurs pour avertir les autres ouvriers et prêter secours, s'il y avait lieu. Quelques minutes plus tard l'explosion se produisit, tuant ou blessant grièvement tous les ouvriers occupés dans le puits Moorfield, sauf quelques-uns de ceux qui s'étaient réfugiés au bas du puits et quelques autres qui se trouvaient à l'extrémité des travaux du niveau n° 1. Le nombre des tués fut de 68, celui des blessés de 39. Il est possible que quelques-unes des victimes qui se