Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 96]

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SYSTÈME DE RALLUMAGE INTÉRIEUR

DES LAMPES DE SURETÉ.

les efforts qui sont faits pour sa préservation. Cependant, sans vouloir prétendre que la question soit entièrement

l'allumage par l'ouvrier lui-même de sa lampe, lorsqu'elle lui serait remise à la lampisterie. Ces économies peuvent couvrir en très peu de temps la dépense occasionnée par

résolue, on est maintenant en possession de plusieurs bons dispositifs, parmi lesquels nous citerons notamment le système électro - magnétique Villiers , employé à Saint-Étienne, et le système hydraulique ou pneumatique Cuvelier et Catrice , adopté par diverses mines du Nord et du Pas-de-Calais. Mais si l'impossibilité absolue pour l'ouvrier d'ouvrir

sa lampe est évidemment une grande garantie contre les explosions de grisou, elle n'est pas sans entraîner quelques inconvénients. C'est d'abord la perte de temps qu'occasionne le voyage jusqu'au poste où se trouvent les lampes de rechange; il est arrivé en outre quelquefois

que, dans ce trajet, des ouvriers privés de feu, et connaissant insuffisamment la disposition des lieux, sont tombés dans des plans inclinés, ou dans des puits intérieurs dont on avait, par mégarde , négligé de fermer la barrière protectrice. L'idéal serait donc d'avoir une lampe dont l'ouverture fût absolument impossible aux ouvriers, mais qui fût en même temps munie d'un dispositif permettant de la rallumer sans l'ouvrir. C'est cette dernière lacune qu'a essayé de combler un ingénieur français, M. Catrice, ,

habitant actuellement Péruvv-elz (Belgique), et déjà connu

pour la fermeture hydraulique qu'il avait imaginée en collaboration avec M. Cuvelier. Il est certain qu'un bon système de rallumage intérieur

serait accepté volontiers par les exploitants ; car outre qu'il couvrirait leur responsabilité en cas d'accident, il leur procurerait une réelle économie : 1° par la diminution du matériel lampes (les lampes de rechange étant supprimées ) et la moindre quantité d'huile qui serait

consommée; 2° par la suppression des gardiens et porteurs de lampes de rechange ; et au besoin, 3° par

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l'emploi de l'appareil Catrice, qui s'adapte aisément à toutes les variétés de lampes et dont le prix est relativement peu élevé (*).

Cette question si intéressante du rallumage intérieur ne paraît pas avoir assez attiré l'attention des inventeurs. Nous avons seulement eu connaissance d'un système dû au docteur Wolff, sur lequel nous nous sommes efforcé

récemment d'attirer l'attention, et qui se trouve décrit dans une communication de M. Haton de la Goupillière à la Société d'encouragement (séance du 26 février 1886), communication reproduite dans les comptes rendus mensuels de la Société de l'industrie minérale. Malheureusement ce système n'est applicable qu'à des lampes utilisant une huile minérale volatile (la benzine par exemple) pour leur alimentation. Les Allemands ne reculent pas devant cette mesure, et la lampe Wolff est actuellement employée dans plusieurs mines de Saxe et de Westphalie ; mais nous pensons, néanmoins, que l'emploi de la benzine, étant une cause permanente d'accidents et d'explosions (il s'en est du reste déjà produit), en rendra l'usage très restreint. L'appareil de rallumage intérieur, dû à M. Catrice, se compose d'une gaine A en laiton, de 20 millimètres de diamètre et 25 millimètres de hauteur environ (Pl. VII, fig. Iià 13). Cette gaine est soudée sur une rondelle B,

sur laquelle est fixé par un rivet C un obturateur P. Cet obturateur se referme circulairement sur la rondelle B, et s'arrête au taquet D, qui le maintient contre la rondelle. (*) D'après les renseignements que nous a fournis M. Catrice lui-même, le prix demandé pour munir une lampe quelconque de l'appareil de rallumage serait seulement de deux francs.