Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 328]

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BULLETIN.

1876; ils portent sur plusieurs filons de 1 à 2 mètres de puissance en général; celui des mines Rose et Plourivo est dirigé N. 390 E. et forme au voisinage de la surface de puissants amas,

qui sont exploités à ciel ouvert; à la mine Beaucourt, on a exploité, par galeries, un filon nord-sud, de 10 mètres de puissance. Un quatrième groupe de travaux, appartenant à la même société, porte sur un filon de deux mètres de puissance, situé sur la rive gauche de la rivière Dothio, et qui n'a encore été attaqué qu'a la surface. L'ensemble de ces mines a fourni, dans les six années 1880-1885, un total de 28.933 tonnes de minerai, d'une teneur moyenne de 10,5 p. 100. En outre, on a abandonné dans les déblais, du moins dans les premiers temps de l'exploitation, comme n'ayant que peu de valeur, une quantité considérable de minerai tenant de 3 à 11 p. 100 de nickel, qu'on s'occupe actuellement de reprendre pour le laver et l'enrichir. Il a été extrait, pendant la même période, près de 1.200 tonnes de minerai de six autres mines, moins importantes, du district de Thio, dont trois sont situées également sur le plateau, tandis que les autres se trouvent sur la rive droite et dans le haut de la rivière de Thio : ces dernières sont ouvertes sur une série de filons de 2 mètres de puissance moyenne et sur un amas considérable; la teneur du minerai atteint 12 et 14 p. 100, mais l'éloignement de ces mines et le défaut de moyens de transport économiques en a fait suspendre provisoirement l'exploitation. Enfin, d'importants amas ont été découverts en 1883 au voisinage du ruisseau Kouangoa, affluent de la rivière de Thio, qui marque la limite entre les serpentines constituant le massif du plateau de Thio et les mélaphyres, affleurant sur divers points de la rive droite : les travaux d'exploitation de la mine Toumourou, ouverts sur ce gisement en novembre 1885, avaient déjà donné, au 1" juin 1886, un total de 600 tonnes de minerai légèrement quartzeux tenant en moyenne 10 p. 100 de nickel; le minerai, trié et mis 'en sacs, est descendu au fond de la vallée au moyen de deux câbles tendus, d'une portée de 500 mètres, sur lesquels on fait glisser les sacs, suspendus par une fourche en bois dur; il est transporté de là, après un lavage et un nouveau triage, à dos de cheval, puis par voiture, jusqu'au point d'embarquement sur la rivière de Thio. La crise qui sévit sur l'industrie a, malheureusement obligé les exploitants, en 1886, à ralentir ou même à suspendre l'exploitation d'un certain nombre de ces mines, mais il est à espérer que la situation ne tardera pas à s'améliorer; et si le projet,

BULLETIN. 611 déjà mi S en avant, de substituer le nickel au cuivre pour la fa-, brication de la monnaie de billon française, venait à être définitivement adopté , l'industrie minérale de la colonie prendrait immédiatement un essor considérable.

(Extrait d'un rapport de M. CROISILLE, garde-mines, sur les mines du district de Thio.)

Tome X, 1868.

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