Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 289]

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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU.

TABLEAUX RÉSUMÉS.

à elle seule près de 100 victimes, va . relever singulièrement en effet le coefficient de la dernière période. Le Gard présente une proportion annuelle sensiblement constante de 3 accidents et 5 victimes (dont 2 tués et 3 blessés en moyenne). Le groupe de la Bourgogne, après une suite d'accidents graves dans la période 1850 à 1875, est redescendu depuis aux coefficients moyens annuels de 0,5 accident et 0,5 victime. Les six autres groupes présentent des moyennes an-

croissant de 1851 à 1880, passant de 6 accidents avec 28 tués et 19 blessés, 'à 7,4 accidents avec 43,5 tués et

nuelles comprises entre 0 et 1 accident, avec 0 à 4 victimes.

Pour la France entière, on voit qu'en moyenne le nombre annuel des explosions a été constamment en croissant (de 2,7 accidents pour 1814-1819, à 19,5 pour 1870-1879, dont 40 p. 100 de mortels), ainsi que celui des victimes. Au reste, les accidents de toute nature se sont multipliés plus rapidement encore, puisque la proportion des accidents de grisou, qui était de 1,7 p. 100 avant 1870 (voir Annexes; tableau n°6) a fléchi, depuis, d'une manière

continue jusqu'à 0,7 p. 100. La proportion des ouvriers atteints est descendue, dans le même temps, de 6 p. 100 à 4 p. 100, tandis que celle des tués s'est élevée de 14 à 23 p. 100 pour redescendre ensuite à 12 p. 100. Si l'on compare maintenant avec les pays étrangers, on voit qu'en Angleterre, depuis 1850, le nombre des accidents de grisou a été sans cesse en diminuant, ainsi que leur rapport p. 100 aux accidents de toute nature,

qui s'est abaissé de 10,5 p. 100 à 3,5 p. 100. - En revanche, le nombre des tués n'a presque pas varié, non plus que leur rapport aux tués par accidents de toute nature, qui se tient aux environs de 23 p. 100 (une fois et demie la valeur moyenne trouvée pour la France). En Belgique, le nombre moyen annuel des explosions et celui des victimes du grisou ont été constamment en

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22 blessés. La proportion des accidents de grisou est passée, dans le même intervalle, de 2,8 à 3,3 p. 100, et celle des tués de 13,2 à 17,9 p. 100. En Prusse, explosions et victimes se multiplient rapi-

dement en nombre depuis 1852. La proportion des tués par le gl'isou monte aussi, avec quelques variations, autour du coefficient de 11 p. 100. Dans le royaume de Saxe, la proportion des explosions est d'environ 8 p. 100 depuis 1860; celle des tués par le grisou s'est abaissée de 43 p. 100 à 29 p. 100 depuis la même époque.

En Autriche, la proportion des tués s'est tenue à 13,4 p. 100 pour la période de 1875 à 1880. III. Rapport des accidents de grisou et des victimes à la production et au personnel. (Voir fig. 4 ci-après, et aux Annexes, tableaux nos 5 et 6.) - En France, pour le groupe du Nord, dont l'extraction a suivi l'accroissement le plus

régulier et le plus rapide (en 50 ans elle est devenue 16 fois plus grande, avec un personnel décuple), le rapport des accidents à la production s'est maintenu, avec quelques variations, entre les limites extrêmes de 0,2 et 0,7 accident pour 1 million de tonnes ; le rapport au personnel a, au contraire, augmenté de 0,25 à 1,6 accident par 10.000 ouvriers du fond. Pour les victimes, les limites extrêmes sont, de même, sans progrès sensible avec le temps depuis 1830, 0,8 à 4 atteints (dont la moitié tués) par million de tonnes, et 1 à7 atteints par 10.000 ouvriers. Pour la Loire, le nombre des explosions pour 1 million de tonnes extraites, de 3,5 qu'il était pendant la période

1830-1860, s'est abaissé progressivement à 1,2 , pour