Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 165]

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ÉTUDE SUR LES SALINES DE ROUMANIE.

ÉTUDE SUR LES SALINES DE ROUMANIE.

L'extraction se fait par le puits double A; un puits B', muni d'un escalier, sert à la descente des ouvriers. Les Grandes-Salines (Pl. IV,

fig.

1 et 2).

Cette saline,

malgré son nom, est la moins importante de toutes au point de vue de l'extraction. On lui donne peu de dévelop-

pement à cause de la mauvaise qualité de son sel; il est noirâtre, et contient beaucoup d'argile et de nodule de

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Abatage à la main. L'abatage à la main, sauf quelques variantes peu importantes, se fait d'une façon uniforme dans toutes les salines.

Prenons comme exemple la saline de Slanic ; le sol de

gypse.

la galerie est disposé en gradins (Pl. IV, fig. 4), dont la sur-

L'exploitation a commencé à 40 mètres environ audessous de la surface. On a d'abord exploité trois galeries, dirigées de l'est à

face supérieure, légèrement inclinée en général, dépend de la direction du clivage du sel.

l'ouest, et deux autres galeries nord-sud ; ces cinq galeries laissaient entre elles deux piliers de soutènement ; mais, craignant que ces piliers ne devinssent trop faibles pour

pesant 31',15, et terminé d'un côté par une pointe, de l'autre

une exploitation profonde, on a abandonné la galerie centrale est - ouest lorsque le sol des galeries était à 28 mètres au-dessous de leur toit ; on n'exploite plus que les quatre autres galeries, qui laissent entre elles un pilier rectangulaire de 76 mètres sur 27. La pente des parois inclinées est de 60°, mais l'exploitation a atteint depuis longtemps les parois verticales. Deux puits servent à l'extraction, le puits Saint-Jean A,

et le puits Saint -Nicolas B. Les ouvriers descendent au moyen d'escaliers par le puits C, et ensuite par le puits C'. IV.

ABÀTAGE.

Jusque dans ces dernières années, l'abatage se faisait exclusivement à la main dans les salines de Roumanie ; on vient d'installer, pour une partie de l'exploitation de Slanic, un nouveau système d'abatage qui se fait entièrement à la machine. Nous étudierons successivement ces deux procédés.

Les ouvriers piqueurs sont munis d'un pic en acier,

par un tranchant de 0',08; le manche a 30 à 40 centimètres de longueur. Avec la pointe du pic, ils pratiquent trois havages a, b, c, qui circonscrivent un bloc dont le quatrième côté est formé par le bord du gradin ; ce bloc a 30 centimètres environ de largeur et de 2 à 4 mètres de

longueur; son tracé est indiqué par le maître mineur, selon le nombre d'ouvriers dont il dispose. Quand ces havages ont atteint 30 centimètres au moins

de profondeur, une équipe d'ouvriers armés de pics à pointe mousse pesant 2k,5 et ayant un manche de 0'11,65,

vient se ranger le long du bord du gradin ; ils frappent ensemble en d, à la base du bloc à détacher ; celui-ci est ainsi attaqué en des points très nombreux, espacés de 8 à 10 centimètres seulement. Après chaque coup de pic, les ouvriers se déplacent tous ensemble latéralement de la distance qui existe entre deux trous ; l'équipe se déplace ainsi alternativement d'un bout à l'autre du bloc. Ces coups répétés ont pour but de désagréger le sel à la base du gradin et de commencer la séparation du bloc et de la roche ; l'oreille exercée des ouvriers reconnaît facilement, au son que rend le bloc, le moment où ce résultat est atteint. Les deux premiers piqueurs, qui ont fait les havages,