Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 150]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. TOURNAIRE.

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il employait le temps qu'elles laissaient libre à des étu-

des sur des sujets variés, et qui rentraient d'ailleurs dans la spécialité des ingénieurs des mines. C'est ainsi

qu'il a passé beaucoup de temps au laboratoire pour

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR

Bi. TOURNURE INSPECTEUR GÉNÉRAL DES MINES

Par M. CASTEL, inspecteur général des Mines.

l'analyse de minerais et de matières employées dans l'in-

dustrie. Il avait pour la géologie un goût particulier ; ses aptitudes physiques, ainsi que son esprit d'observation, le rendaient particulièrement apte à ce genre d'études, comme l'attestent un certain nombre de mémoires.

fort intéressants qui lui sont dus , ainsi qu'une carte géologique, celle du département de la Haute-Loire. Il aimait à élucider toutes les questions qui se présentaient à lui dans l'accomplissement de son service. C'est

ainsi qu'il a été amené à s'occuper spécialement, au Le Corps des mines a fait, le 28 février 1886, une perte cruelle en la personne de M. Tournaire, inspecteur général et vice-président du Conseil général des mines. D'un âge peu avancé, car il n'avait pas encore soixante-

deux ans, M. Tournaire était, malgré son apparence un peu frêle, d'une solide constitution. C'était un marcheur intrépide ; il n'avait jamais été sérieusement malade, et il semblait devoir garder pendant longtemps encore, pour

le bien du service, ses éminentes fonctions, lorsqu'un mal subit est venu l'atteindre et le terrasser en peu de jours, dans des circonstances particulièrement touchantes. Il a été enlevé par une fluxion de poitrine, en laissant, ;tout près de lui, un jeune fils atteint de la même maladie, dont l'état de santé lui causait des préoccupa-

point de vue de la sécurité, de l'exploitation des carrières souterraines. Il s'est occupé également de métallurgie à propos de la fabrication des canons ; et l'on peut dire que. tous les travaux qu'il a laissés portent la marque d'une compétence toute particulière, en même temps que d'une remarquable rectitude de jugement et d'une véritable passion pour la vérité. M. Tournaire était né le 11 mai 1824. Admis à l'École, polytechnique en 1842, à l'âge de dix-huit ans, le premier de sa promotion, il en sortit deux ans plus tard le troisième, pour entrer dans le Corps des mines. Son premier poste d'ingénieur a été l'École des mineurs de Saint-Étienne, où il fut appelé à professer la chimie et la métallurgie, depuis le mois de mai 1847

jusqu'à la fin de 1849. Il fut ensuite chargé du sousarrondissement minéralogique de Clermont-Ferrand, qu'il garda jusqu'à sa nomination au grade d'ingénieur en chef,

tions et des inquiétudes qui ont singulièrement assombri ses derniers moments. Sa carrière a été tout entière consacrée au service de

en mars 1886. En cette dernière qualité, il occupa d'abord le poste de Châlon-sur-Saône, puis celui de Saint-

l'Etat; mais, tout en accomplissant ses fonctions avec un zèle et une activité qui ne se sont jamais démentis,

1869 au 16 septembre 1875; enfin celui d'ingénieur en

Étienne, où il resta près de six ans, du 30 décembre