Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 123]

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PAR SUITE D'UNE RUPTURE DE CARLE.

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ACCIDENT SURVENU AU PUITS DES ROSIERS

paraissant produit par la chute d'une petite quantité de able;

NOTE

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les ouvriers de la benne supérieure reçurent

sans doute de la poussière, car leurs compagnons placés plus bas entendirent l'un d'eux s'écrier : « Est-ce qu'ils

ne finissent pas bientôt de nous envoyer des saletés de

SUR UN

ACCIDENT SURVENU AU PUITS DES ROSIERS ( CONCESSION DU QUARTIER-GAILLARD, LOIRE)

PAR SUITE D'UNE RUPTURE DE GABLE.

Le 24 avril 1886, vers 6 h. 20 in. du soir, deux ouvriers ont été tués au puits des Rosiers, de la concession du Quartier-Gaillard, par suite de la rupture du câble métallique du cabestan de ce puits. L'accident s'est produit dans les circonstances suivantes.

La partie supérieure du guidonnage du puits ayant besoin de réparations, il avait été décidé qu'on utiliserait,

pour les exécuter, le chômage des fêtes de Pâques. On avait procédé le 24 avril, dès 4 heures du matin, à l'établissement d'un plancher solide, à la profondeur de 40 mètres, puis on avait commencé le travail, en se servant de deux bennes suspendues, l'une au câble neuf d'extraction, l'autre au câble en fil de fer du cabestan,

et distantes verticalement de 4 mètres, de manière à opérer à la fois à la tête et au pied des pièces de guidage. Deux ouvriers étaient placés dans chacune de ces bennes et le premier poste avait travaillé jusqu'à midi sans incident. Le deuxième poste, composé également de quatre ouvriers, avait continué le travail jusqu'à 6 heures du soir sans rien constater d'anormal. Entre 6 heures et 6 h. 20 m. ils entendirent à deux reprises un léger bruit,

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s après, le câble du cabestan, qui portait la benne supérieure, se rompait à 9 mètres au-dessus de son extrémité, et cette benne tombait dans le puits avec les deux ouvriers qu'elle contenait, frôlant la benne inférieure et défonçant le plancher de sûreté. On ne tarda pas à descendre au fond avec la benne du câble d'extraction, mais on ne trouva que des débris humains affreusement mutilés, et ce ne fut que le 26 au soir qu'on put retirer du 'puisard, après en avoir épuisé les eaux, les cadavres des deux malheureuses victimes. Le câble rompu avait été installé le 27 juin 1879. C'é-

tait un câble rond, en fils de fer non galvanisés n° 14, mesurant 33 millimètres de diamètre et composé de six torons et d'une ânire en chanvre d'Italie ; chaque toron avait lui-même une âme formée de sept fils de fer et comptait en tout dix-neuf fils ; mais la partie inférieure du câble,

sur 30 mètres de longueur environ, était complètement oxydée : les fils extérieurs des torons n'avaient plus que leur forme primitive et étaient entièrement transformés en oxyde de fer ; l'âme intérieure en chanvre était ellemême sans consistance, et il ne restait un peu de solidité qu'aux six groupes de sept fils constituant l'âme de claque toron; enCbré ces fils étaient-ils considérablement aigris et cassaient-ils entre les doigts au premier pliage, ce qui explique qu'ils aient cédé sous une. charge totale ne

dépassant pas 500 kilogrammes, et représentant pour chacun d'eux un effort à peine égal à, 3k,5 par millimètre carré. Il est plus que probable, d'après cela, que le bruit

léger entendu à deux reprises par les ouvriers avant la