Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 90]

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SUR LES ACCIDENTS DE MINES.

ENQUÊTE FAITE EN ANGLETERRE

Mouvement d'un piston. L'observation précise de la longueur qui donne la résonnance maximum est aSsez difficile et demande une oreille très exercée.' Pour obvier à cet inconvénient, MM. Forbes et Blaikley ont cherché à obtenir la même indication avec deux sons qu'il s'agit de ramener sensiblement à l'unisson. Si une anche est fixée à l'extrémité d'un tube fermé, et si le tube est d'une longueur telle que les vibrations de la colonne d'air dans le tube soient synchrones avec les vibrations naturelles .de

l'anche, la combinaison donne le son propre de cette dernière ; mais si la longueur du tube ou la densité du gaz contenu à. l'intérieur viennent à être changées, l'anche et la colonne d'air combinent leurs vibrations de manière à produire un son qui correspond à un nombre de vibrations intermédiaires entre les deux. L'indicateur

de M. Blaikley comprend deux anches, dont l'une est librement exposée dans l'atmosphère et dont l'autre est placée au fond d'un tube de longueur telle que, s'il est rempli d'air, les deux anches vibrent à l'unisson. Si l'instrument opère dans une atmosphère viciée, le tube se remplit d'un mélange gazeux qui n'a plus la densité de l'air, la hauteur du son est changée pour l'anche placée au fond du tube, tandis qu'elle reste la même pour l'anche

librement exposée. Cette différence de la hauteur des deux sons produit des battements qui sont aisément perçus par un observateur, même inexpérimenté, à moins

que leur période ne soit très longue. En comptant le nombre des battements dans une seconde ou en changeant . la longueur de la colonne d'air de manière à remettre les deux sons à l'unisson, on peut en déduire la proportion de grisou, si toutefois la température reste constante et si l'on est assuré que l'atmosphère ne contient ni vapeur ni autre gaz en proportion notable. Les indications de l'appareil indépendantes des variations de presssion dans l'atmosphère deviennent, par contre,

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fort incertaines en présence de quantités inconnues de gaz étrangers ou de vapeur d'eau. La Commission n'a pas cru devoir en recommander l'usage.

MM. Jones et Garford ont présenté des appareils destinés à explorer, au point de vue du grisou, les cavités et fissures où il serait dangereux ou impossible d'introduire

une lampe. M. Jones fait pénétrer, dans la cavité à ex-

plorer, un long et mince tuyau, dans lequel il aspire le mélange gazeux par le mouvement rétrograde d'un piston ;

puis, par le mouvement inverse du piston, il souffle l'air ainsi recueilli sur la flamme d'une lampe, après avoir eu soin de 'se placer dans une partie non grisouteuse de la mine. M. Garford emploie, pour le même objet, une petite

boule en caoutchouc adaptée à un tuyau métallique après avoir comprimé la boule avec la main, pour chasser

la plus grande partie de l'air qui s'y trouve contenu, il insère le tuyau dans la fissure ou la cavité et laisse la boule reprendre sa forme naturelle pour produire l'aspiration.

Plusieurs dispositions ont été imaginées pour munir la

lampe de sûreté d'une sonnette d'alarme, qui est mise en mouvement quand la flamme s'allonge par suite de la présence du grisou. M. Somzée profite- de l'augmentation de température produite par l'allongement de la flamme, pour agir sur un ressort qui vient fermer un circuit électrique et qui fait vibrer un timbre. M. Hyde obtient

le même résultat, sans courant électrique, en faisant brûler par l'allongement de la flamme un fil qui maintenait des écrans. Ceux-ci retombent et aveuglent les évents qui admettaient l'air, de sorte que la lampe s'éteint ; leur déplacement est Utilisé pour mettre en branle une sonnette d'alarme. Ces avertisseurs n'augmentent pas notablement la sécurité et peuvent même la compromettre. Si l'appareil Hyde était exposé à un courant explosif, même de vitesse modérée, il pourrait